Dans le n° 14-novembre 2011  478

Recruter et former le personnel aux métiers de l'animation en EHPAD : BPJEPS ou DUT ?

Le Congrès des animateurs en gérontologie aura lieu les 22 et 23 novembre prochains à Issy-les-Moulineaux (92) sur le thème "des partenaires pour animer la vie sociale". À l'occasion de ce 6e congrès, nous proposons un éclairage sur deux voies menant au métier d'animateur en EHPAD, le Brevet professionnel ou le Diplôme universitaire de technologie.

Première voie : le BPJEPS, qui offre un véritable potentiel d'emploi

" L'adéquation entre les missions confiées aux animateurs en EHPAD et celles prévues par le référentiel de formation BPJEPS, nous ont confortés dans l'existence d'un véritable potentiel d'emploi pour les stagiaires qualifiés, précise Maud Valette, directrice de SDH Formation à Colombes (92), ainsi que l'absence de qualification des animateurs en place, et le besoin, mesuré à l'époque à travers une enquête auprès de 115 établissements d'Ile-de-France. "

Deux options à vocation gérontologique ont été développées dès 2008 : "Mise en place d'activités de stimulations cognitives et sociales auprès d'adultes âgés atteints de la maladie d'Alzheimer" et "Impliquer la famille des personnes âgées accueillies en EHPAD dans la vie sociale de la structure".

" Les débouchés sont assez rapides, de trois à six mois, car il existe une très forte demande dans le domaine de l'animation des personnes âgées ", précise Élodie Rompen de l'Infa à Nogent-sur-Marne (94).

Pour obtenir ce diplôme de niveau III, la plupart des organismes proposent une durée de douze mois, mais la configuration en alternance de deux semaines en formation par mois a toutefois l'inconvénient de désorganiser la structure.

Une formation de longue durée pour faciliter le travail des directeurs d'EHPAD

L'Ifac, présent en Ile-de-France, Marseille et Nîmes, lance en octobre 2011 une formation de dix-huit mois pour un coût identique aux formations plus courtes, soit environ 6 000 euros.

La nouvelle organisation, 600 heures à raison de deux jours par semaine, permet de maintenir une activité d'animation dans la résidence, et de faire appel à des intervenants extérieurs ou à des soignants entre-temps.

Dix-huit mois de formation sont également imposés aux salariés en poste à l'Infa, au rythme d'une semaine de cours par mois à l'Institut, le tout pour un coût de 5 980 euros.

Ces deux formations font bénéficier aux entreprises d'accueil un véritable projet d'animation que les "étudiants" doivent monter et réaliser.

Pour aller plus loin, le DUT : une formation à l'écoute des besoins de la société

" De nombreux Instituts Universitaires de Technologies proposent un DUT carrières sociales de niveau III, en raison de l'évolution de la profession d'animateur et son ouverture à des populations spécifiques dans des champs particuliers comme la gérontologie, ainsi que l'élaboration des projets d'établissements prenant en compte la fonction d'animation au sein des EHPAD ", nous confie Jean-Luc Richelle, directeur des études à l'Université Michel-Montaigne de Bordeaux.

Enseignement de disciplines plus pointues en formation initiale.

" Des cours sur le vieillissement sont au programme de Paris Descartes depuis 2010, afin de former des gens qui "réfléchisssent aux enjeux", précise Cynthia Bolo, directrice pédagogique, leur permettant ainsi une évolution vers la licence professionnelle. "

De plus, les disciplines enseignées en cours (psycho, psycho-social, sciences politiques, politiques sociales mais aussi méthodologie du projet, gestion, etc.) sont complétées par des stages de longue durée en situation.

" Le diplôme n'est toutefois pas suffisant car cet exercice professionnel est exigeant et confronte les personnes à leurs propres capacités et limites ", ajoute Jean-Luc Richelle.

Quelle que soit la formation, l'animateur trouvera sa place ou pas dans la structure si le directeur d'EHPAD a la fibre "animation".

Adeline Durand

www.ifac.asso.fr

www.ifac.asso.fr/observatoire-animation/

www.iut.parisdescartes.fr

www.sdhformation.com

www.iut.u-bordeaux3.fr

www.infa-formation.com

Parcours croisés d'animateurs

BPJEPS pour Anaïs Legras coordinatrice des activités d'animation en EHPAD spécialisé Alzheimer

Après un Bac option théâtre, un BAFA, puis un diplôme de médiateur culturel, elle est recrutée dans une association qui propose des interventions de clowns aux enfants hospitalisés.

Son bilan de compétence mené fin 2009 la met sur la piste de l'Ifac durant onze mois de formation en alternance. Elle coordonne aujourd'hui les activités d'animation menées par les soignants de la Villa d'Epidaure à Garches (92), valide les projets individuels, recrute les intervenants extérieurs, évalue les ateliers. " L'aspect professionnel de la formation et la méthodologie de projet m'ont permis d'arriver à ce poste qui est devenu une passion ". Précision : Anaïs est toujours clown auprès des enfants.

DUT + DEFA pour David Seguela, animateur de l'EHPAD La Valoine à Feytiat (87), président de l'Association 2AG87

Après son DUT et quelques mois en ludothèque, David Seguela prend un poste d'animateur socioculturel en emploi jeune en maison de retraite à Limoges. Il y travaille toujours et a été titularisé. Il a passé un Diplôme d'État d'Animateur (DEFA) en 2006 et a lancé le groupement des animateurs en gérontologie en Haute-Vienne, relais du mouvement national. Il a trouvé sa voie professionnelle en institution pour personnes âgées alors que durant ses études il n'y avait pas du tout pensé !

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