Dans le Puy-de-Dôme, les EHPAD d'Arlanc, Cunlhat, Saint Germain l'Herm, Job et deux ESAT ont signé une convention de partenariat avec le syndicat intercommunal à vocations multiples (SIVOM) d'Ambert. Objectif ? Engager une démarche contre le gaspillage alimentaire couplée à l'installation d'un composteur. «Le SIVOM d'Ambert mène depuis plusieurs années avec les établissements publics du territoire, des actions pour la réduction des déchets et l'augmentation du recyclage. Il propose à titre gracieux des solutions durables pour réduire le gaspillage alimentaire, minimiser la production des biodéchets et ensuite composter les déchets résiduels. Les modalités de calcul de la redevance spéciale d'enlèvements d'ordures ménagères pour les établissements publics ont évolué afin de facturer en fonction des quantités de déchets produits. Une raison de plus pour les établissements notamment les EHPAD de s'engager dans la réduction des déchets », explique Marie Chazelle, ambassadrice Tri et Prévention au SIVOM d'Ambert.

Travailler à réduire le gaspillage alimentaire c'est réduire la production des déchets à la source. Afin d'évaluer le niveau de gaspillage alimentaire de chaque EHPAD, une opération d'audit des restes de repas a été menée par un bureau d'études. Les responsables de cuisine des six établissements médico-sociaux ont suivi une journée de formation. "Cela permet de créer un réseau, d'échanger sur les recettes qui fonctionnent, les bonnes pratiques, le choix des produits", souligne Marie Chizelle. "L'action menée par le Centre hospitalier d'Ambert (qui compte deux EHPAD d'un total de 204 lits) sur la lutte contre le gaspillage alimentaire avec un travail sur le portionnage, sur le choix des produits à l'achat, sur la présentation dans les assiettes a servi d'exemple à suivre, pour les établissements engagés dans ce projet".

Réduire le gaspillage du pain

Chacun y est allé de ses petites actions pour réduire les kilos de nourriture jetés. "Le pain est l'un des aliments les plus gaspillés dans la restauration collective. C'est aussi le cas pour les EHPAD. La corbeille de pain a été remplacée par des petites tranches de pain données aux résidents en même temps que l'entrée. La grosseur des tranches a été revue à la baisse". Au-delà de l'aspect économique, ce projet a permis de décloisonner les pratiques entre les professionnels. "Dans un EHPAD, la meilleure communication des informations entre l'infirmier cadre et le cuisinier se fait au bénéfice de la santé des résidents. Ainsi quand une personne âgée souffre de constipation, les soignants ont moins recours à l'administration de produits laxatifs. Il est demandé au cuisinier de préparer des compotes de pruneaux", souligne la représentante du SIVOM.

Le SIVOM d'Ambert a obtenu des aides financières de la DRAAF et de l'ADEME pour l'achat des composteurs sur chaque site. "Un coût de 1800 à 2000 euros pour une structure de 50 résidents. C'est rentable en comparaison du coût du gaspillage alimentaire ajouté à celui de la redevance pour le traitement des déchets", précise Marie Chizelle.