Réjouissant de bon sens
Si j'étais taquin, j'aurais pu dire « décoiffant de bon sens ». Et Serge Guérin aurait su apprécier.
Quel plaisir de lire son dernier ouvrage en date. Les lecteurs de Géroscopie connaissent bien Serge et l'apprécient depuis longtemps pour son travail sur le grand âge. L'homme des formules qui parlent plus que de longs discours (cf la comparaison avec la date de péremption des yaourts, best-seller des radios et télés).
Il nous livre ici un développement dont il est coutumier : pragmatique, positif et riche en cas concrets. Il s'oppose au débat « jeunes contre vieux » en matière sociétale bien évidemment mais aussi et surtout en matière d'écologie. Ainsi les vieux se moquent de l'avenir et de ce qu'ils laisseront aux jeunes générations, argument malheureusement courant.
En s'appuyant sur des initiatives concrètes et souvent intergénérationnelles, dans la France profonde et de proximité, il démontre combien de « petits cailloux » peuvent contribuer à une voie vertueuse. C'est la réponse d'une écologie positive à une écologie punitive et souvent sectaire qui dessert totalement la cause juste dont il est question. Ces initiatives émanent d'acteurs de proximité, de ceux qui n'en peuvent plus d'attendre et qui positivement entreprennent au sein d'une commune ou d'une ville de mettre en oeuvre des idées de bon sens autour du service ou du « Care », comme aime à le souligner Serge Guérin.
L'âme a besoin de reconnaissance rappelait Simone Veil. Et le bon sens en procure tant. Serge Guérin vilipende élégamment une « idéologie qui veut forcer le réel, rééduquer les habitants en les obligeant à se comporter selon les canons de la bien-pensance ». C'est réconfortant car « La société du réel est têtue ». Beaucoup ne le savent pas, malheureusement.
Serge Guérin : « Et si les vieux aussi sauvaient la planète ? » - Michalon Essais