Report de la réforme de la dépendance : entre déception et compréhension
Annoncée par le président de la République dès 2007, sujet phare du premier semestre 2011, la réforme de la prise en charge de la dépendance est reportée à 2012. Après des mois de débats départementaux, régionaux et nationaux, même si chacun reconnaît le poids de l'environnement économique et financier, la pilule semble amère pour les syndicats et fédérations.
La FNAQPA (Fédération Nationale Avenir et Qualité de vie des Personnes Agées) tient malgré tout à rappeler " l'urgence à faire face aux besoins non couverts des personnes âgées actuellement touchées par la perte d'autonomie ". " La FNAQPA craint qu'à force de prendre son temps à résoudre les problèmes qui se poseront en 2030, insiste Didier Sapy, directeur, le Gouvernement ne sacrifie les personnes âgées aujourd'hui fragilisées. " Un point de vue qui rejoint celui de Pascal Champvert, directeur de l'AD-PA (Association des Directeurs au service des Personnes Agées). " Le souci éthique doit demeurer et les engagements envers les plus fragiles sont encore plus essentiels", affirme-t-il. D'autre part l'association souligne que mieux accompagner nos aînés constitue un facteur important de sortie de crise par la création de nombreux emplois non délocalisables.
La FNADEPA (Fédération Nationale des Associations de Directeurs d'Etablissements et services pour Personnes Agées), souligne aussi qu'" il est dommage que le gouvernement ne prenne pas conscience que soutenir l'autonomie et mieux prendre en soin les personnes âgées ce sont d'importantes économies pour la sécurité sociale (du fait d'un nombre de journées d'hospitalisation moindre) et que ce secteur est un des rares à avoir la capacité de créer des emplois pérennes et non délocalisables pour peu que des moyens corrects soient attribués aux établissements et aux services. " La FNADEPA espère donc une réforme en profondeur du système pour le début 2012. Le SYNERPA (Syndicat National des Etablissements et Résidences Privées pour Personnes Agées) ne partage pas cet espoir. " Si nous préférons une bonne réforme qu'une réforme faite à la va-vite, je ne crois pas à une réforme en période pré-électorale, déclare la déléguée générale. Notre vrai sujet d'inquiétude est l'arrêt des conventions tripartites de deuxième génération. Il reste 40% de places à pathossifier !" Et de rappeler que le SYNERPA a déposé en juillet trois recours contre les circulaires budgétaires.
A la FEHAP (Fédération des Etablissements Hospitaliers et d'Aide à la Personne), la position est claire. " La FEHAP ne peut que comprendre le report de la réforme de la dépendance, pour que cette dernière soit prise en considération sans précipitation ni demi-mesure, donc en étant à la hauteur des enjeux, explique David Causse, Coordonnateur du Pôle Santé-Social. La FEHAP a écrit le 24 août à la Ministre pour cette raison : trouver les ajustements de mi-campagne qui permettent de réorienter 100 millions d'euros en direction des renouvellements de convention tripartite d'EHPAD et du passage au tarif global ". Enfin, la FHF n'a pas souhaité s'exprimer pour l'heure.
Marie-Suzel Inzé