Chemins d'espérance est née de la fusion entre deux associations proches issues de Congrégations religieuses. Chantal Boudy, directrice générale, nous décrit la trajectoire de cette nouvelle association à but non lucratif.
Repositionner les associations en vraie responsabilité de gestion
Les religieuses sont encore présentes dans le conseil d'administration et dans les établissements même si leur nombre va en diminuant. Chemins d'Espérance est la fusion de deux associations qui, fin des années 2010, s'étaient posées la question de leur devenir - l'une avec une dizaine d'établissements de tailles moyennes - l'autre avec 5 établissements plus gros. Comme elles partageaient un certain nombre de valeurs identiques, nous avons juxtaposé leurs sièges en un seul lieu. Il m'a été demandé d'assurer la direction générale des deux associations et d'harmoniser leurs pratiques. Les administrateurs, accompagnés par un prestataire extérieur, ont construit le projet de créer une nouvelle association absorbant les deux associations existantes à partir du 1er janvier 2015.
Parallèlement, depuis 2012, nous avons réfléchi sur un système d'information capable de structurer et d'harmoniser les différents établissements, système indispensable aux besoins des établissements et des autorités de tarification. Nous nous sommes associés avec l'Association Monsieur Vincent pour élaborer un cahier des charges et trouver un prestataire puis créé AGSI (association groupement des systèmes d'information) qui fonctionne sur l'ensemble du périmètre AMV et Chemins d'Espérance (50 établissements) depuis janvier 2015
Beaucoup d'associations sont très proches, pourquoi ne fusionnent-elles pas ?
Dans le monde associatif, ce n'est pas parce qu'on partage des valeurs proches qu'on va tous les traduire de la même manière sur le terrain, et construire la même philosophie. Ce qui est important c'est de bien cerner ce qui fait vivre l'association, son moteur, son projet. La différence c'est la manière dont vont se travailler la gouvernance, les orientations. Les approches vont au delà des mots qui sont les mêmes pour tout le monde : solidarité...
Nos établissements sont quasiment tous habilités à l'aide sociale, comment va-t-on maintenir ce service aux plus démunis?
Comment voyez-vous votre développement ?
Notre socle est constitué d'EHPAD. Nous avons un projet d'EHPA à proximité d'un EHPAD et nous préparons des actions orientées sur le maintien à domicile. Aller vers d'autres formes d'accompagnement (résidence autonomie, résidence senior, hébergement temporaire) est une de nos priorités. Aujourd'hui il est très compliqué d'être porteur de projet et l'autre difficulté est la diminution des moyens des établissements. Nous sommes en train de créer un fonds de dotation : c'est plus souple qu'une fondation et plus rapidement mis en place, ça n'a pas la même vocation, mais permet de recevoir des dons et legs. Son objectif est complètement dédié au soutien des actions de l'association.
Vous avez centralisé les achats ?
Non, chacun gère son budget, mais nous leur demandons de prioriser leurs achats par le biais d'une centrale d'achats à laquelle nous adhérons.Le système d'information centralisé mis en place nous aide beaucoup et nous permet de suivre les établissements. Demain il faudra raisonner autrement et nous les préparons à cela. Nos directeurs ont de vraies marges d'autonomie dans le cadre contraint de leur exercice budgétaire. Avec le CPOM, ce sera plus compliqué. Cela repositionnera les associations en vraie responsabilité de gestion et nous sortira de la notion de tutelle. En 2017 nous mettrons en place un système d'information centré sur le résident, notre coeur de métier.