L'Omédit de Bretagne a publié une nouvelle version de dotation pour répondre à des besoins de soins prescrits en urgence. Un accent est mis sur les soins palliatifs.
Réserve d'urgence : une nouvelle dotation-type
Les Ehpad sans pharmacie à usage intérieur (PUI) peuvent détenir certains médicaments et dispositifs médicaux pour répondre à des besoins de soins prescrits en urgence (art. R. 5126-108 du code de la santé publique). La « dotation pour soins urgents » sert d'avance aux soins aux moments où les pharmacies d'officines sont fermées ou peu accessibles - la pharmacie de garde étant parfois loin de l'établissement et ne livrant pas les traitements. Elle est ressortie avec la prescription nominative émise lors du soin. La dotation initiale est donc à la charge de l'établissement mais elle reste stable dans le temps (sauf pour certains « périmés » qui restent à la marge).
La composition de cette « dotation pour soins urgents » est déterminée par le médecin coordonnateur et le pharmacien référent de chaque établissement. Pour les guider, début 2024, l'Omédit de Bretagne a publié en ligne une nouvelle dotation-type actualisant celle de 2013 (https://urlz.fr/spvh).
Dix ans après, les membres du bureau de l'Association des médecins coordonnateurs (Amcoor) de Haute-Bretagne ont souhaité revoir collégialement son contenu avec les membres de la commission régionale personnes âgées de l'observatoire.
Il s'agissait de tenir compte de l'évolution des pratiques professionnelles mais aussi de valoriser le travail de l'Amcoor avec la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad) sur l'accompagnement des patients en fin de vie et soins palliatifs. L'actualisation s'est aussi appuyée sur les protocoles du service Hôpital à domicile d'Ille-et-Vilaine (HAD 35) mis en place la nuit et les week-ends par les infirmières d'astreinte sur prescription médicale nominative d'un médecin du Samu pour prendre en charge une pneumopathie d'inhalation, une rétention urinaire aiguë, une agitation ou une douleur.
Une dotation dédiée aux soins palliatifs
La dotation-type recommandée privilégie les médicaments inscrits au répertoire des génériques et les quantités ont été définies afin de pouvoir prendre en charge un résident pour une durée maximale de 72 heures. Elles ont été calculées pour un Ehpad de 80 à 90 places en moyenne et doivent être ajustées par le médecin coordonnateur.
« L'enjeu pour un Ehpad est de tenir à disposition un ensemble de médicaments permettant d'assurer soins primaires et soins d'urgences notamment soir et week-end, sur avis médical préalable, afin d'éviter un passage aux urgences potentiellement non nécessaire », explique Séverine Juchs, gériatre, médecin coordonnateur Ehpad (Vyv3 Morbihan), membre de l'Amcoor HB. Le document évoque aussi les urgences relatives liées à d'éventuels retard de dispensation préjudiciables pour les résidents.
« La nouveauté de cette révision est d'identifier une dotation dédiée aux soins palliatifs car l'amélioration de la prise en charge des symptômes en fin de vie est une priorité en Ehpad » poursuit-elle. Un groupe de travail a d'ailleurs été mis en place pour élaborer un kit d'information et d'aide à la prescription à destination des équipes des Ehpad et des médecins de soins primaires afin de faciliter l'accès aux soins palliatifs pour tous et/ou d'attendre le relais de l'HAD au lit du résident si nécessaire. Ses travaux seront diffusés courant 2025.