La comédienne ne l'a pas cité nommément mais il s'agit bien de l'Ehpad du CCAS de Saintes en Charente-Maritime où est décédée sa mère en août dernier. L'ARS de Nouvelle-Aquitaine et le CCAS ont publié des communiqués.
Sandrine Bonnaire annonce une plainte contre l'Ehpad du CCAS de Saintes
Sandrine Bonnaire a annoncé le 29 novembre dans une vidéo postée sur Instagram puis dans des interviews son intention de déposer plainte pour « maltraitance et négligence » contre l'Ehpad dans lequel sa mère Lucienne est décédée le 23 août à l'âge de 84 ans. Sans citer son nom, mais avec deux indices qui en ont localement vite fait un secret de polichinelle (Ehpad public en Charente-Maritime). Les journaux régionaux ont cherché, et trouvé : il s'agit de l'Ehpad La Recouvrance, 90 places, géré par le Centre communal d'action sociale (CCAS) de Saintes.
Deux inspections de l'ARS
Dans un communiqué envoyé à France Bleu La Rochelle, l'Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle Aquitaine indique que ni elle, ni le conseil départemental de la Charente-Maritime n'ont reçu de signalement « sur cette situation particulière ». Elle évoque néanmoins deux inspections réalisées en 2015 puis 2022 : « les dysfonctionnements constatés, avec, pour certains des impacts potentiels sur la qualité et la sécurité des soins, ont fait l'objet d'améliorations notables mais insuffisantes ». L'ARS dit avoir rencontré le président du CCAS de Saintes (Bruno Drapon, le maire, ndlr) avec le conseil départemental, en décembre 2022 « pour l'inviter à tout mettre en oeuvre pour respecter les recommandations faites par les autorités administratives ». Concernant la mère de Sandrine Bonnaire, l'ARS précise que « l'expertise de son dossier médical doit permettre d'objectiver les conditions dans lesquelles l'Ehpad ou le centre hospitalier dans lequel elle a dû être hospitalisée en 2022 et 2023, ont disposé de tous les éléments utiles à sa prise en charge ».
Le CCAS en défense
Dans un communiqué du 1er décembre (fichier joint) le CCAS gestionnaire de l'Ehpad dit comprendre « la douloureuse émotion qui peut toucher Sandrine Bonnaire et sa famille » mais emboîte le pas à l'ARS sur la nécessité d'expertiser le dossier médical de la mère de la comédienne. Dans le même temps, il rend « hommage aux accompagnants et soignants qui travaillent au sein de l'Ehpad et font un métier difficile ». Ajoutant « qu'il leur est souvent demande? de remplacer au quotidien la présence de familles tout en rassurant ces mêmes familles qui peuvent parfois ne pas habiter a` proximité... ». Le communiqué rappelle au passage que « l'Ehpad de Saintes n'a pas vocation à générer des profits, comme certains grands groupes » et dispose « d'un taux d'encadrement conforme aux taux habituels des Ehpad »
L'AD-PA réagit
Dans un communiqué du 30 novembre, l'Association des directeurs au service de personnes âgées (AD-PA) dit comprendre la douleur de la comédienne. Selon elle, les maltraitances des personnes âgées et des professionnels, mises au jour par le livre de Victor Castanet, « n'ont en réalité jamais cessé étant pour l'essentiel d'origine systémique » et elle dénonce « l'incurie des pouvoirs publics qui n'ont depuis jamais engagé les réformes structurelles préconisées par l'ensemble des rapports »... Pire, poursuit l'AD-PA, l'État « annonce fièrement renforcer sa politique de contrôles afin de renvoyer les responsabilités qui sont les siennes dans le camp de professionnels épuisés ».