En créant les SARAs, la Fehap s'est dotée de structures associatives de Rationalisation des achats pour mieux servir les 3700 établissements et services adhérents dont 1300 établissements pour personnes âgées. Nous avons demandé à Véronique Chasse, responsable Projet Achats, de nous en expliquer les motivations.
SARA, la plateforme achats de la Fehap
Vous avez créé une centrale de référencement, pourquoi?
Nous avons surtout créé des structures associatives de rationalisation des achats qui ont une maille régionale voire interrégionale, ou alors un angle métiers comme par exemple pour la dialyse. Le mécanisme de ces centrales est de travailler en accords cadres, et de référencer un certain nombre de fournisseurs et de prestataires. Lorsque les établissements veulent commander, ils se servent de ce panel pour s'approvisionner. En effet, les PNL ne sont pas assujettis au cadre des marchés publics mais à l'ordonnance du 6 juin 2005.
Les SARAs proposent un système souple : nous référençons des fournisseurs et déchargeons les établissements du travail de cahier des charges, de la publicité, de l'acte administratif de l'achat. Les établissements précisent seulement leurs besoins. C'est un système qui permet à la fois des économies d'échelle et de procédures, et de rester libre du choix des fournisseurs, contrairement au mécanisme du groupement d'achat. Le groupement d'achat est une démarche intéressante mais difficile à mettre en oeuvre dans la réalité parce qu'il faut que les établissements soient d'accord sur leurs besoins, sur le produit choisi et sur le fournisseur, pour choisir ensemble. On sait très bien qu'entre plusieurs établissements, il y aura des souhaits et des choix différents. Cela reste compliqué à mettre en oeuvre...
Avec Sara, les établissements sont libres de commander?
Oui, notre structure est plus souple. Et sur les marchés de grande actualité, « marché carbone » et « prestations d'évaluation externe » par exemple nous obtenons des prix tout à fait intéressants par rapport à ce que les établissements tous seuls auraient pu obtenir.
Est-ce que cela ne fait pas double emploi avec les très nombreuses centrales existantes sur le marché?
Nous nous adressons aux établissements PNL adhérents de la Fehap. Nous les encourageons plutôt à des mécanismes de subsidiarité avec les autres acteurs du système. Nous n'avons pas vocation à couvrir tous les achats parce que nous ne pouvons pas tout acheter en accord cadre. Les adhérents de la Fehap souhaitaient avoir une démarche qui soit proche du secteur privé non lucratif, pour faire du sur mesure et avoir une capacité de réactivité et de souplesse que ne donnent pas forcément d'autres structures partenaires. Les SARA sont compatibles avec l'ordonnance du 6 juin 2005...Les établissements PNL et les SARAs sont des pouvoirs adjudicateurs c'est-à-dire soumis à la publicité et la mise en concurrence. L'objectif de la FEHAP est de permettre aux établissements de rechercher des économies mais aussi d'éviter les risques juridiques liées aux procédures.
Les SARAs entrent aussi dans un système de co-construction et non de prestation. La FEHAP n'est présente qu'en accompagnateur et coordinateur entre les établissements. Le fonctionnement propose un mode de partage du travail : au lieu qu'un établissement achète tous les produits, les marchés sont répartis entre les établissements d'une région de manière à professionnaliser les acteurs.
Encadré
Les SARAs ont été créées à partir d' octobre 2011. SARA Ile de France en octobre 2011 et SARA Rhône Alpes en mars 2012, Sara Néphro en mai 2012. 3 autres régions (Aquitaine, La Réunion et la région Paca) sont en cour de création. L'adhésion à Sara est soumise à une cotisation très faible et symbolique.