La reprise par la Caisse des dépôts et consignations du groupe Orpea interroge les acteurs associatifs. La Fnapaef s'indigne. L'Uniopss propose la création d'un fonds d'innovation et de développement dédié aux acteurs non lucratifs.
Sauvetage d'Orpea : et nous ? demande le secteur associatif
« Après avoir livré à l'appétit sauvage des investisseurs l'accompagnement des vieux » et alors que « les Ehpad publics et associatifs s'effondrent », Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et amis des personnes âgées et de leurs familles (Fnapaef) s'est indignée il y a quelques jours que le sauvetage financier d'Orpea ait été jugé prioritaire.
L'Uniopss, elle, est allée rencontrer, le 7 février, Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), pour échanger, explique-t-elle dans un communiqué daté du 8 « sur les besoins essentiels d'accompagnement financier » du secteur associatif « dans une période de tensions budgétaires ».
Eric Lombard a tenu à expliquer les raisons du « sauvetage » d'Orpea, l'objectif étant d'éviter la chute d'un groupe conduisant à l'abandon de 270 000 résidents, avec un risque de perte d'emplois pour les 70 000 salariés du groupe.
« Nous partageons l'importance que les résidents actuels, aucunement responsables, ne soient pas renvoyés à leur domicile sans soin ni accompagnement ou encore mis à la merci de fonds spéculatifs » a souligné Daniel Goldberg, président de l'Uniopss, objectant néanmoins que « cette décision questionne le secteur non lucratif » au moment où il souffre « de sous-investissement chronique des pouvoirs publics ».
Pour l'Uniopss, sauver Orpea sans aider le secteur non lucratif à se développer reviendrait donc, de fait, à affaiblir le modèle associatif.
Aussi a-t-elle souhaité que la CDC puisse réfléchir à de nouvelles modalités d'accompagnement des associations, notamment par la Banque des territoires, mais surtout a proposé la création d'un fonds d'innovation et de développement dédié aux acteurs non lucratifs.