Les associations AREFO-ARPAD et AREPA se sont rapprochées pour, à terme, former une même entité gestionnaire afin de renforcer le secteur associatif, et devenir un interlocuteur de taille avec les pouvoirs publics.
Se regrouper pour renforcer le secteur associatif
Il s'agit aussi de rendre encore plus efficiente la gestion administrative de leurs établissements et d'accroître ainsi leur qualité d'accompagnement des personnes vieillissantes.
Nous avons demandé à M. Michel Ceyrac, président d'AREFO et Alain Lecerf, ancien directeur général d'AREFO ARPAD et conseiller du président, de nous apporter des compléments d'informations.
«L'idée d'un rapprochement a été initiée par Alain Lecerf, en lien avec les précédents Conseils d'administration, début 2013. La taille des deux ensembles associatifs ainsi que les activités qui sont déployées depuis un demi siècle sont assez comparables, explique Michel Ceyrac. Au 2ème semestre 2014 nous avons fait réaliser un diagnostic partagé des trois associations pour apprécier dans un premier temps leur compatibilité. Rendu fin septembre, ce diagnostic était en grande partie positif; c'est ainsi qu'un protocole non engageant a été signé en novembre 2014 entre les trois associations.
Début 2015, différents groupes de travail ont démarré leurs travaux permettant, à la fois, de préciser les projets mis en oeuvre depuis quelques décennies, leur compatibilité, de regarder avec précision les aspects sociaux, immobiliers, financiers, les systèmes d'informations, les aspects juridiques, d'envisager l'éventualité d'opérer des gains de gestion et savoir s'il était opportun de signer, à l'issue de ce travail, un protocole engageant qui pourrait conduire à envisager une fusion administrative début 2016».
En capacité, les 3 associations regrouperaient, si la fusion était opérée, environ 130 établissements, plus de 3000 salariés et constituant ainsi un des groupes associatifs importants du secteur social et medico-social.
«L'idée est de créer une nouvelle association dans laquelle se fonderaient les trois autres, explique Alain Lecerf. Il nous faut participer au renforcement du secteur associatif pour lui redonner de la vigueur et de la force face à un secteur marchand en pleine expansion depuis quelques années.. Le secteur associatif existe, exprime ses valeurs, ses convictions; il a un mode de fonctionnement qui lui est propre. Le projet de rapprochement, s'il se traduit par une fusion création, devrait permettre également d'optimiser la gestion de l'ensemble de nos établissements sans perdre en offre de vie et de services de qualité. Les outils existent déjà dans nos associations à l'instar par exemple du réseau d'achat partagé UNADERE, auquel adhèrent l'AREFO et l'ARPAD, créé en 2010, et qui offre au secteur associatif la possibilité de massifier ses achats, dans le cadre d'un meilleur rapport qualité prix et d'un référencement des fournisseurs».
«Nous ne sommes pas propriétaires des établissements que nous gérons. Nous n'avons pas de réinvestissement à effectuer dans l'immobilier. Nous versons une «redevance-loyer» à nos bailleurs, ce qui leur permet de rembourser les emprunts d'origine, ainsi que des provisions pour les gros entretiens. Au total, les marges sont quasi inexistantes et, parfois, les établissements les plus anciens nécessiteraient une mise à niveau, des réaménagements. La plupart de nos EHPAD étant habilités à l'aide sociale départementale, les tarifs hébergement, fixés par les conseils généraux, ne nous permettent pas, notamment dans une période de crise, d'équilibrer l'exploitation, ce qui nous conduit à prendre des décisions concernant les habilitations partielles d'un certain nombre d'établissements.
En outre, nos frais de siège, tarifés par la DASES de Paris, sont limités drastiquement à 3% et ce depuis 2005.
Le taux d'occupation de nos établissements est variable (environ 97 à 98% en EHPAD et 96% en EHPA Logements foyers). Cela résulte du fait qu'ils doivent être bien situés, au coeur de la cité, proches des commerces et des transports, avec un souci de modernité, d'adaptation au public accueilli et aux besoins qu'il exprime, des pilotages de bon niveau, des collaborateurs qui ont envie de donner envie.
Pour ce qui est des EHPAD, la liberté est moindre, notamment en terme d'organisation. L'intervention des autorités de tarification est de plus en plus forte et les normes imposées ont des retentissements certains sur l'organisation et la gestion des établissements, et donc sur notre projet associatif.
L'enjeu de ce potentiel regroupement sera également d'agglomérer les compétences, d'obtenir des gains de production pour ce qui sera du siège social, un gain d'expertise.
La fusion opérée, nous pourrions disposer d'un siège avec une centaine de collaborateurs pour manager et accompagner quelques 3000 salariés.
Ce projet de rapprochement, projet d'envergure devrait donner des idées à d'autres organismes plus isolés ou à petit nombre d'établissements. Ils ne pourront répondre à tous les défis et en conséquence, on peut prédire qu'il y aura d'autres regroupements à l'avenir.
C'est un énorme chantier qui est en cours et qui demande l'adhésion du plus grand nombre. Au sein des 3 Conseils d'administration, les institutions présentes, personnes morales, (Astria, Caisse des Dépôts et Consignations, CNAV, RSI, IRC Agirc Arcco) participent activement à la réussite de ce projet.