Une étude de la Drees porte sur les urgences un jour J de 2023. Géroscopie en retient le focus sur la prise en charge « très hétérogène » des personnes âgées
Seules 5% des urgences comptent au moins un gériatre
En 2023, la France compte 719 points d'accueil des urgences hospitalières, très majoritairement situés dans des établissements de santé publics. Le jour de l'enquête « Urgences 2023 », le 13 juin 2023, un point d'accueil des urgences sur cinq a reçu 40 patients ou moins en 24 heures, et un sur cinq plus de 120 patients. Ils ont reçu entre 10 patients pour les plus petits et 290 pour les plus importants. La précédente enquête remontait à 10 ans. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) vient de publier les résultats de cette édition 2023 (Etudes & résultats n°1305, juillet 2024) qui souligne un contexte de manque récurrent de personnel par rapport à l'afflux des patients : 8 % ont dû fermer au moins une fois entre mi-mars et mi-juin 2023, et 23 % ont mis en place un accès régulé au service, au moins sur certains créneaux horaires. Au cours d'une semaine donnée, 19 % indiquent un manque de médecin pour remplir les plannings.
Un court focus concerne la prise en charge « très hétérogène » des personnes âgées. Depuis 2019, la mesure 5 du Pacte de refondation des urgences préconise la généralisation des parcours dédiés aux personnes âgées afin d'éviter leur passage aux urgences. L'organisation d'un établissement prévoit parfois l'admission directe (sans passer par les urgences) de patients âgés en hospitalisation non programmée. Ce type d'admissions, à la suite de la demande d'un médecin extérieur au service reçue le jour même, la veille ou l'avant-veille de l'admission, est prévue de manière organisée dans les établissements de 52 % des points d'accueil des urgences générales et adultes, et seulement de manière épisodique dans les établissements de 38 % d'entre eux. Pour les 11 % restants, les patients âgés nécessitant une hospitalisation non programmée passent toujours par les urgences (tableau 5). Comme en 2013, la présence d'un gériatre aux urgences est rare : seuls 5 % des points d'accueil en comptent au moins un (4 % des points d'accueil des urgences générales et 10 % des points d'accueil adultes). Il n'y en a quasiment jamais dans les points d'accueil recevant 80 patients ou moins par 24 heures, et 13 % des points d'accueil ayant reçu plus de 120 patients en comptent au moins un. Lorsqu'ils sont présents aux urgences, les gériatres le sont quasi exclusivement en journée, en semaine. En revanche, 54 % des points d'accueil (hors pédiatriques) peuvent recourir à une équipe mobile gériatrique (EMG) à défaut d'un gériatre aux urgences, et 76 % indiquent pouvoir faire appel à un gériatre de l'établissement en cas de besoin.