Le groupe SOS Seniors installe son savoir-faire en Chine. Explications avec Loïc Rumeau, directeur des projets et partenariats au sein du Groupe SOS Seniors.
Structurer des filières accessibles au plus grand nombre
Vous menez une vaste action d'investissement en Chine, avec un projet d'ouverture de 5600 places d'EHPAD. Où en êtes-vous précisément ?
Loïc Rumeau : Ce projet est avant tout lié à la rencontre avec notre partenaire en Chine « Universe Cloud Health Management ». Notre ambition n'est pas de gérer des structures mais bien de mettre à disposition de notre partenaire ce savoir-faire que nous avons développé dans nos établissements. C'est lui qui porte l'investissement et qui restera le gestionnaire des établissements. Le projet devrait démarrer d'ici quelques semaines.
Notre volonté est de travailler ensemble à la construction d'un modèle qui combine les forces du système chinois et celles du système français. Qu'il s'agisse de médecine traditionnelle, d'alimentation ou d'innovation technologiques, de nombreux sujets vont nous permettre de nous enrichir de nos expériences respectives.
Quelles compétences les Chinois viennent-ils chercher chez SOS ? A l'heure où notre système français est justement assez malmené...
Loïc Rumeau : Le modèle français est perçu en Chine comme de grande qualité. Il faut quand même rappeler que nous disposons d'une filière d'accompagnement structurée, d'un système de formation performant, de mécanismes de solidarité pour que toutes les personnes âgées puissent bénéficier d'un soutien adapté à leurs besoins. Nos équipes sont pleinement investies dans la qualité de l'accompagnement des résidents, et c'est sans compter notre capacité d'innovation...
Il y a aussi un réel intérêt porté au modèle de l'ESS en Chine. Au sein du Groupe SOS, nous défendons un modèle d'accompagnement basé sur un haut niveau de qualité tout en restant accessible financièrement au plus grand nombre. Cela correspond spécifiquement aux attentes de la société chinoise, à laquelle nous pouvons apporter une réelle expertise. Nous allons aussi travailler en Chine sur les questions de formation et d'accompagnement à domicile. Nous venons ainsi compléter ce qui existe actuellement et proposer, c'est certain, une vision différente.
Avez-vous la capacité de rivaliser avec le secteur privé commercial ?
Loïc Rumeau : Nous souhaitons plutôt nous appuyer sur des opérateurs chinois en capacité de porter notre vision de l'accompagnement et de la qualité de prise en soins à l'échelle de la Chine que de chercher à rivaliser avec le secteur commercial. Même si notre souhait est de développer l'approche ESS, les chiffres parlent d'eux-mêmes, avec 12 millions de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer en Chine, il y aura autant besoin des acteurs privés commerciaux que des acteurs de l'économie sociale.
Avez-vous une volonté de conquête ? D'autres projets à l'international ?
Loïc Rumeau : En aucun cas une volonté de conquête, mais nous sommes régulièrement en contact avec d'autres opérateurs, via le pôle Actions Internationales du Groupe SOS qui se déploie déjà dans une trentaine de pays.