Spécialisée dans les services connectés de maintien au domicile des personnes âgées et de télé-suivi de patients, la start-up Telegrafik inaugure dans quelques jours son premier « EHPAD à domicile ». Les explications de Carole Zisa-Garat, présidente.
Telegrafik, l'Intelligence artificielle au service de la surveillance
Comment intervenez-vous à domicile ou en Ehpad ?
Telegrafik propose une plateforme logicielle intelligente, qui lui permet à partir de données issues de capteurs vidéos, de présence au lit, de mouvement ou d'ouverture/fermeture de portes, installés à domicile, en résidences services ou en EHPAD, de détecter des situations à risque. Le but est de prévenir la fragilisation et d'intervenir le plus rapidement possible.
En EHPAD, nos solutions permettent aux personnels d'être informés en temps réel de situations « anormales ». C'est ainsi par exemple que des levers nocturnes inhabituels peuvent alerter sur un risque d'infection urinaire ou de potentielle chute. En unité protégée, des déplacements exceptionnels dans les couloirs peuvent indiquer une intrusion inappropriée dans une chambre. Ces alertes permettent d'éviter que les résidents se réveillent entre eux.
Combien de personnes bénéficient de vos services ?
Plus de 2 500 personnes, dont une vingtaine d'EHPAD. Et dans quelques jours, nous allons inaugurer l'EHPAD à domicile. Une personne ressource sera informée au sein de l'EHPAD au cours de la journée si une difficulté se présente à domicile. La nuit, l'alerte sera envoyée à un plateau téléphonique habitué à gérer ce genre de situations.
Techniquement l'intérêt de nos dispositifs repose sur l'adaptation de nos capteurs au matériel déjà installé dans les établissements. Les EHPAD conservent leurs outils classiques (appels malades...) sans engager de travaux lourds ou onéreux. Les informations transitent via une plateforme installée sur le cloud qui communique avec la totalité des capteurs et envoie des alertes vers les DECT des soignants. A nous de concevoir des technologies évolutives et adaptées car l'objectif est bien de croiser les données, pour que les informations fournies par la domotique, l'énergie, l'habitat se parlent et communiquent entre elles.
Comment préserver les données de santé et garantir la confidentialité ?
C'est bien sûr un point de vigilance. Mais nous traitons davantage de données d'activités que de données de santé. Nous ne connaissons que les numéros de chambre, en aucun cas l'identité des résidents. Les images enregistrées par les caméras sont effacées au bout d'un mois et même si la caméra enregistre, l'image n'est visible que si l'algorithme indique une situation à risque.