L'ARS Ile-de-France a fait un état des lieux du développement de la télémédecine qui se déploie aux extrémités des âges de la vie, mais aussi tout particulièrement en direction des personnes âgées.
Télémédecine au service des personnes âgées
La télémédecine fait partie des leviers d'amélioration de la performance du système de santé au niveau national. En île de France cette stratégie est déclinée à la fois en direction des prématurés mais aussi en direction des personnes âgées dépendantes. Du fait de sa démographie et de son attractivité, l'île-de-France s'impose comme une région pilote dans l'exploration des potentialités de la télémédecine. L'ARS IDF a injecté 10 millions d'euros sur la période 2011-2012. En 2013, un second appel à projets cible la télémédecine et le handicap. L'innovation portera principalement sur les modes opératoires et les nouvelles organisations à mettre en place pour adapter les parcours de santé aux besoins des franciliens. Les Conseils généraux seront associés à ces initiatives e-santé.
La télémédecine en Ehpad
Trois projets sont actuellement en cours de déploiement. Ils mettent en relation 5 établissements et une cinquantaine d'Ehpad au plan régional, pour un soutien d'environ 3 millions d'euros sur l'ONDAM médico-social et 165 000 euros sur le Fonds d'intervention Régional (FIR).
Ces projets couvrent des périmètres différents : - une activité der téléconsultation et de télé-expertise sur des spécialités importantes pour le grand âge (cardiologie, médecine vasculaire,; neurologie, psychiatrie, dermatologie, etc) - une activité de réponse à l'urgence pour disposer d'une alternative au transfert des personnes âgées aux urgences. Par ailleurs, les projets seront évalués afin de démontrer les gains en termes d'efficience de la dépense.
Marc Bourquin, responsable du pôle médico-social à l'ARS IDF souligne le fait que la première raison de s'intéresser à la télémédecine dans les Ehpad c'est qu'il y a 120 000 personnes âgées de plus de 75 ans avec des pathologies chroniques en île de France, avec une forte progression chaque année (+3000/an).
"Les difficultés de coordination du système de soins ont des effets bien plus péjoratifs pour les personnes âgées parce que l'état de dépendance rend difficile les déplacements. Nous avons un sujet de simplification du parcours de soins. L'enjeu c'est l'accès au dépistage, à l'expertise spécialisée par télé-consultation, et d'éviter les hospitalisations d'urgence dont les effets délétères sur les personnes âgées sont évidentes. Cela génère des dysfonctionnements dans le système de santé. Une journée d'hospitalisation en court séjour coûte 800€ alors que dans un ehpad la journée coûte 30€. On retiendra surtout que ces systèmes devraient améliorer la qualité de vie des personnes âgées et assurer la continuité des soins notamment des personnes en fin de vie".
Ces projets pilotes sont Télégéria, un accès aux soins spécialisés pour les personnes âgées en Ehpad (30 ehpad répartis à Paris et Val d'Oise). Il y a aussi le projet TMG 91 (déploiement d'une plateforme de téléservices pour sécuriser le retour à domicile des personnes âgées et soutenir la veille de nuit), et le projet e-Vline (réseau télémédecine pour la gestion des situations d'urgence en Ehpad et l'accès à l'expertise en cardiologie et psychiatrie) avec le groupe Orpéa-Clinea.