Renommée pour toutes ses unités de soins dédiées au handicap mental, la Fondation John Bost est beaucoup moins connue pour son Ehpad. Celui-ci développe des activités originales avec les autres résidents de la structure et les habitants de la commune d'implantation, La Force en Dordogne.
Tisser des liens
La Fondation John Bost, créée en 1848 par le Pasteur Jean Antoine, accueille et soigne plus de 1000 personnes handicapées mentales avec une éthique de la dignité humaine. Des unités de soins réparties dans 22 pavillons en France, dont 15 sur le site historique, à la Force, commune située en Aquitaine, dans le sud-ouest de la Dordogne. L'Ehpad Tibériade, qui 84 résidents est l'un de ces pavillons ouvert en 2001. De nombreux services fonctionnent en commun comme celui d'Ergothéraphie Sociothérapie Inter Pavillonnaire (SESIP). Des ergothérapeutes, moniteurs et animateurs y proposent de l'horticulture, de la mise en couleur de cartes postales, des ateliers "cuir", "bois", "fer forgé", ou encore "tissage". Dans ce dernier, deux résidentes de Tibériade ont l'habitude de se retrouver toutes les semaines parmi d'autres résidents de pavillons différents. "Cela me rajeunit! " s'exclame Anne, qui compte ses animations de la semaine: "lundi c'est le scrabble, mardi, l'ordinateur, mercredi la chorale, jeudi la revue de presse et vendredi je vais au culte".
Le lien intergénérationnel privilégié
Des activités rendues possibles notamment par la présence d'un groupe d'une vingtaine de bénévoles, composé de membres de l'église protestante, et de familles de résidents. "Ils nous offrent un peu de leur temps et proposent selon leurs propres affinités. Ils ont par exemple mis en place une animation lecture dans notre bibliothèque", explique la directrice de l'Ehpad, Aude Lormant. "Nous bénéficions également de la licence sport adapté", souligne-t-elle. "Des activités sont régulièrement organisées à ce titre comme de la marche, du cyclisme...".
L'événement qui mobilise toutes les attentions, bien connu par l'ensemble des habitants de La Force, c'est le spectacle de l'été, le premier week end de juin qui alterne d'une année sur l'autre entre les représentations des résidents et celles de prestataires extérieurs. "L'année dernière, notre département y a participé sous la forme d'une saynète. Et ce sont les résidents qui jouent mais aussi qui créent les décors, les costumes", indique Mme Lormant, pour qui la plus grande préoccupation est d'ouvrir l'établissement vers l'extérieur. Ainsi le lien intergénérationnel est privilégié avec le centre de loisirs de la commune. Avec les enfants de 5 à 12 ans, les résidents préparent les festivités de l'année comme les masques pour le Carnaval ou la décoration des oeufs pour Pâques. A la rentrée 2012, l'animateur a même construit, avec les professionnels de l'accueil périscolaire, un projet d'échange autour des thèmes du "temps qui passe" et du "jeu". Celui-ci permet de confronter des photos du passé enregistré dans les souvenirs des anciens avec des photos d'un présent repéré par les enfants, et un partage se fait autour des jeux d'autrefois et ceux d'aujourd'hui.