Les mesures annoncées par Elisabeth Borne améliorent la rémunération du travail de nuit et du dimanche des infirmières et aides-soignantes dans le sanitaire public et associatif. La question du médico-social va se poser.
Travail de nuit et le dimanche : et les Ehpad ?
La Première ministre, Elisabeth Borne, en déplacement au CHU de Rouen le 31 août a annoncé des mesures améliorant celles, temporaires, issues de la mission flash de l'été 2022 sur les urgences et soins non programmés :
- Une majoration de 25% de la rémunération horaire des infirmières et aides-soignantes pour le travail de nuit des secteurs hospitaliers public et, désormais aussi, privé associatif, qui remplace à compter du 1er janvier 2024 la majoration de deux euros par heure travaillée ;
- Une augmentation de 20% de l'indemnité pour travail les dimanches et jours fériés, soit environ 10 euros de plus avec une indemnité portée à 60 euros.
Par ailleurs, comme promis par le nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau, la revalorisation de 50% des gardes de nuit est pérennisée et élargie à tous les médecins au secteur privé.
Sur le 1,1 milliard, annoncé par Elisabeth Borne, 600 millions étaient déjà programmés et 500 millions concernent de nouvelles mesures, qui seront inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (PLFSS 2024).
La Fédération hospitalière de France (FHF) salue « un pas en avant important dans les mesures en faveur de l'attractivité et la fidélisation des métiers à l'hôpital, qui devront être poursuivies durablement ». Elle restera vigilante sur l'intégration effective de ces mesures dans le PLFSS.
La Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés solidaires (Fehap) salue, elle, l'extension des mesures Braun au secteur privé solidaire « au nom des hôpitaux privés associatifs qu'elle représente » - on est bien dans le sanitaire : « nos établissements, qui exercent des missions de service public au même titre que le secteur public, se sont massivement mobilisés pour maintenir la permanence des soins et garder ouverts les services en tension, dont les services d'accueil aux urgences » commente sa présidente Marie-Sophie Desaulle. Cette bonne nouvelle est une juste récompense pour ces efforts. »
« Hospitalo-centré »
« Une fois de plus, le secteur grand âge pâtit d'un système français hospitalo-centré et devra faire face à une concurrence déloyale sur le marché de l'emploi organisée par l'État si un plan équivalent n'est pas mis en place pour le secteur médico-social » déplore le Synerpa dans un communiqué du 1er septembre - « nos viviers de recrutement sont les mêmes que pour le secteur hospitalier » souligne son président Jean-Christophe Amarantinis.
Les Ehpad commerciaux interpellent les pouvoirs publics pour que leur soient apportées des solutions « pour répondre urgemment au choc d'attractivité dont a besoin le secteur » et soulignent que « l'abandon d'une loi grand âge et les très nombreux reports de la PPL bien-vieillir ont créé une forte inquiétude pour les professionnels du secteur ».
Quid des Ehpad hospitaliers ? Quid des Ehpad associatifs ? Matignon n'a pas répondu aux questions de Géroscopie à ce sujet. Mais lors de la présentation du PLFSS 2024, les syndicats ne manqueront pas de pointer les distorsions pour un même métier, un même statut (fonction publique hospitalière) ou une même convention collective (celle de 51)...