Des chercheurs français et britanniques ont testé chez des infirmières et aides-soignantes un dispositif de télémédecine innovant pour détecter les effets du travail de nuit et tenter d'identifier les profils les plus à risque.
Travail de nuit : un capteur des rythmes circadiens pour détecter les risques
Augmentation de maladies cardiovasculaires ou de cancers, notamment du sein chez les femmes préménopausées, les risques du travail de nuit sont documentés.
Les équipes de l'hôpital Paul Brousse (AP-HP), de l'Inserm, de l'université Paris-Saclay et de l'université de Warwick (Grande-Bretagne), coordonnées par le Pr Francis Lévi, viennent de tester un dispositif de télémédecine innovant pour tenter d'identifier les profils les plus à risque. Avec pour objectif de proposer à l'avenir des mesures préventives personnalisées.
Les chercheurs ont mesuré pendant une semaine les rythmes circadiens de l'activité-repos et de la température corporelle de 140 infirmières ou aides-soignantes volontaires du service d'oncologie médicale de Paul Brousse (63 travaillant de nuit et 77 de jour), équipées d'un capteur thoracique connecté à une plateforme de santé digitale.
Les résultats, publiés en juillet par le groupe The Lancet, mettent en évidence des altérations importantes des horloges biologiques chez celles travaillant de nuit en comparaison de celles travaillant de jour. Ces altérations persistent pendant les jours de repos chez près de 20% des personnels de nuit, et s'aggravent avec l'augmentation du nombre d'années de travail de nuit. Selon les auteurs, le télé-monitoring des rythmes circadiens pourrait ainsi constituer un nouveau moyen automatisé de surveillance et d'alerte à l'échelle individuelle, et contribuer à une médecine de prévention personnalisée pour cette population.