Durant 8 mois, trois EHPAD du département ont accepté de participer à l'expérimentation menée par un Groupement de coopération médico-sociale (constitué par deux Centres Hospitaliers et douze EHPAD) avec le concours d'une entreprise de l'économie sociale et solidaire salariant des ergothérapeutes et des professionnels de l'activité physique adaptée à la santé (Resanté Vous).
Trois EHPAD des Deux-Sèvres testent le sport comme outil de prendre soin
Lutter contre la sédentarité et créer du lien
"?Sport en milieu rural?" est une réponse à l'appel à projets lancé en 2016 par la Fondation de France. Elle vise à évaluer l'impact de l'activité physique sur l'état général des personnes âgées, le développement du lien social et pourquoi pas d'apprécier l'évolution de la consommation médicamenteuse, notamment les antidépresseurs et les anxiolytiques, sans méthodologies ou extrapolations scientifiques.
"?Dans le cadre de notre GCSms, nous avons retenu trois établissements, tous situés en zone de réhabilitation rurale?", explique Michel Bey, Directeur adjoint du CH de Niort et administrateur du GCSms à l'origine du projet. "?Dans chacun de ces établissements, nous avons constitué deux groupes de 10 personnes volontaires, représentant pour moitié des résidents de l'EHPAD, et pour moitié des personnes âgées vivant à domicile. 60 personnes se retrouvent ainsi chaque semaine dans les établissements pour participer à une séance de sport adapté.?"
Des partenaires mobilisés
Cette expérimentation n'est rendue possible que grâce au concours de partenaires engagés. Le comité départemental olympique d'abord, largement impliqué dans les projets de décrets de la loi santé. Il entend développer la compétence santé au sein des clubs et la généralisation du Label santé. Les clubs sportifs ensuite qui proposent des activités diversifiées?: volley, basket, tennis, escrime... "?Leur pratique, adaptée au public âgé, s'appuie sur des référentiels sportifs?", confirme Michel Bey. "?Mais l'intérêt pour le groupe est également de développer la fonction sociale. Le rôle d'arbitre par exemple est fondamental dans une rencontre sportive.?" Les partenaires associatifs enfin comme Générations Mouvement, les Clic et les CCAS accompagnent le projet et favorisent sa mise en oeuvre concrète.
L'assiduité, indicateur de réussite
L'étude ne fournit pas encore ses résultats définitifs. Toutefois, l'assiduité des participants est un premier indicateur positif. "?Les seuls abandons constatés sont motivés par des raisons de santé?", confirme Michel Bey. "?Cela tend à prouver que les personnes âgées apprécient cette activité et s'y sentent bien. Il est nécessaire de pouvoir le mesurer et l'évaluer, pour confirmer que nos hypothèses sont justes et engager de nouveaux projets. Les résultats finaux de cette expérimentation, qui s'achève en juin, seront pour cela déterminants.
Autre élément intéressant, on observe que les personnes âgées vivant à domicile ont organisé un système de covoiturage pour se rendre à l'EHPAD. C'est très encourageant et prometteur. On espère ainsi créer et renforcer les liens entre des populations qui ne se côtoient plus dès lors qu'elles ne vivent plus dans le même lieu.?"
Car c'est aujourd'hui une réalité. "?Nous observons qu'une rupture s'opère pour les personnes d'une même tranche d'âge, entre 75 et 95 ans, dès lors qu'elles ne résident pas dans le même type de logement (domicile, résidence service, EHPAD...), confirme Michel Bey. "?Les personnes ne se voient plus. Nos expérimentations doivent permettre un changement de paradigme. C'est en tous cas l'une de nos ambitions.?"