Laurent Pereyrol a 52 ans. Après avoir travaillé dans le secteur du bâtiment, comme menuisier, il est embauché par la maison de retraite Les petites soeurs des pauvres à Versailles. Responsable de la maintenance, il est l'homme de la technique, le référent, celui qu'on appelle dès qu'un souci se présente.
Trois qualités indispensables pour s'occuper de la maintenance en EHPAD
Des missions multiples
Fixer un cadre, déboucher un toilette, brancher une télévision, remplacer une lampe, réparer un robinet qui fuit, assurer la maintenance des centrales de traitement d'air... ne sont qu'une infime partie des missions qui lui sont confiées. « Mon champ d'activité est en réalité bien plus large », explique Laurent Pereyrol. « Je suis chargé et responsable de la sécurité. Cela signifie qu'au-delà des problèmes du quotidien, je dois vérifier que tout le matériel de l'établissement fonctionne. Chauffage, éclairage... Chaque mois, je vérifie que les 500 blocs de secours se déclenchent correctement, que les lampes sont chargées, que les cartes électroniques n'ont pas grillé, que tout fonctionnera en cas de problème. »
En lien avec les prestataires
« En tant que responsable technique, je m'occupe aussi de négocier les contrats avec les prestataires. Il ne faut pas avoir peur d'en solliciter plusieurs. Cela permet de mesurer leur degré d'investissement et leur réactivité. Un fournisseur compétent doit pouvoir répondre à des demandes spécifiques et différenciantes. Par ailleurs, je pense qu'il faut régulièrement les « challenger » pour que les contrats ne soient pas acquis. Pour plus de sécurité et de traçabilité, j'ai réalisé un registre personnel de sécurité où tout est consigné : interventions, obligations, tout est écrit. »
De la curiosité et de la débrouillardise
Ce registre reste une initiative personnelle, preuve de bon sens et d'anticipation. Car il n'existe pas de formation initiale pour devenir responsable de la maintenance. « Il faut écouter, s'intéresser à tout, être curieux », précise Laurent Pereyrol. Aucun document ne recense de manière exhaustive l'ensemble des normes et obligations légales. « Il faut solliciter des gens, se renseigner, se faire expliquer les textes de lois, lire les décrets et suivre des formations dédiées pour se tenir à jour. »
Partager des valeurs bientraitantes
Ces formations vont parfois bien plus loin que le seul domaine technique. « Même si j'exerce une fonction de maintenance, je travaille avec des équipes en buanderie, en cuisine, dans les chambres, et je suis toujours au service de personnes fragiles. Il est essentiel que je comprenne les pathologies des résidents pour savoir réagir et ne pas commettre d'impairs notamment avec les personnes atteintes de maladies neurodégénératives ou désorientées. Entrer dans la chambre d'un résident, c'est franchir la porte de son intimité, de sa sphère privée. Mais c'est aussi créer une complicité, la possibilité d'un échange singulier. » Partager la philosophie et les valeurs de respect de l'établissement reste en effet fondamental quel que soit le poste ou la fonction occupée.