Vivre chez soi jusqu'au bout... Partout sur la planète, le désir est le même. Mais c'est peut-être encore plus vrai sur les terres africaines. Si les anciens restent accueillis dans leurs familles en milieu rural, l'urbanisation provoque une restructuration déstabilisante pour les plus vulnérables. Le point avec Jean-Michel Pratico, président de Gepetto International.
Un accueil de jour pour les citadins âgés
L'espérance de vie en augmentation et la prise en charge des personnes vieillissantes au Burkina Faso devient complexe pour les familles, notamment dans les grandes villes où il n'est plus rare de croiser des personnes isolées et un peu désoeuvrées. Cet isolement, susceptible de favoriser leur déclin physique et cognitif, génère une forme d'insécurité sanitaire et sociale.
Prévenir la fragilité
A Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, Gepetto International soutient l'association Kouloum-Rassandé qui porte un projet de création de « centre du bien vieillir ». Cet accueil de jour ambitionne d'accueillir des retraités autonomes (âgés de plus de 60 ans) vivant seuls ou en famille, en leur proposant un lieu d'échange, des activités ludiques adaptées et une sensibilisation au bien-vieillir (nutrition, équilibre, activité physique...).
Si l'accueil est au début limité aux habitants d'un seul quartier, cette structure expérimentale a vocation à être généralisée à l'ensemble de la capitale. Prévue pour une durée de 3 ans, elle devrait connaître une augmentation progressive du nombre de ses usagers pour atteindre jusqu'à 30 personnes par jour.
Comme l'explique le président de l'association, Jean-Michel Pratico, « Lorsque nous aurons construit le bâtiment définitif, nous voudrions aller plus loin et proposer des tests de dépistage de la fragilité, pour anticiper la perte d'autonomie. Car cette étape se prépare et s'anticipe, notamment pour obtenir les autorisations administratives nécessaires ».
Et former des soignants
Pour accélérer la mise en place de ce centre, Gepetto International envisage de soutenir et former des professionnels à l'utilisation de l'outil Icope, développé par l'OMS et qui vise à dépister les signes précoces de fragilité. « La vocation du centre est, en complément de la mission d'animation, d'accueillir les campagnes de dépistage ; une fois diagnostiquées, les personnes seront ainsi adressées à un médecin pour une prise en charge adéquate », confirme Jean-Michel Pratico.