Un document confidentiel ayant « fuité » montre la situation financière « catastrophique » du groupe Avec, au bord de la cessation de paiement : un collectif grenoblois demande que les aides publiques soient conditionnées à son démantèlement.
Un collectif demande le démantèlement du groupe de Bernard Bensaïd
L'épicentre du feuilleton « groupe Avec » reste Grenoble.
L'Éclaireur, une lettre sur abonnement qui couvre les Alpes et qui enquête avec sérieux et ténacité sur ce qu'elle appelle le « Bensaïdgate », a reçu un document interne au groupe Avec, daté du 27 janvier, postérieur donc à la mise en examen de son patron, Bernard Bensaïd, pour prise illégale d'intérêt et détournement de fonds publics au détriment du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble (GHM surnommé « la Mut »). Ce document confidentiel détaille la situation comptable des principales entités du groupe et le prévisionnel de trésorerie à court terme (13 semaines !).
Après en avoir vérifié l'authenticité, l'Éclaireur a choisi de le mettre en ligne en accès direct parce qu'il « revêt un intérêt public », écrit-il, et parce qu'« il éclaire crûment le mode de fonctionnement du « groupe » de Bernard Bensaïd et la réalité de sa situation financière catastrophique » -près de 178 millions d'euros de dettes sans compter les fournisseurs et une nébuleuse de structures au bord de la cessation de paiement. La mise en ligne s'accompagne de nombreuses questions sur l'attitude et la « négligence » des pouvoirs publics depuis dix ans...
« Que fait l'État ? »
Le collectif d'usagers « Touche pas à mut » a donné à ce document une caisse de résonance lors d'une conférence de presse le 26 avril. Il en a livré une analyse commentée qui se termine par un très sévère réquisitoire et une question : « mais que fait l'État pour mettre fin aux agissements du « Bernard Tapie de la santé » » ?
Le collectif demande « solennellement » au Gouvernement, « s'il décidait de venir en aide au pseudo groupe Avec via le Comité interministériel de restructuration industrielle, l'Urssaf, l'ARS... qu'il exige en contrepartie » :
- le démembrement du groupe « pour mettre fin au véritable système de pyramide de Ponzi à l'échelle nationale »
- pour ce qui est de Grenoble, « le remboursement immédiat des « prêts » auxquels il a contraint le GHM et le transfert de la gestion à un administrateur provisoire « en vue d'un retour rapide à une véritable gestion mutualiste ».
Secrétaire de l'union de quartier Berriat-Saint Bruno-Europole à Grenoble et membre du collectif « Touche pas à ma mut », Hervé Derriennic l'a redit sur France Bleu Isère.