Avec l'explosion démographique annoncée et l'allongement de la durée de vie, Marine Le Pen a bien compris l'intérêt de s'intéresser au public des seniors, un public prometteur en terme de votes.
Un "Collectif seniors" pour le Front national
C'est pourquoi dans une belle salle de la Maison de la Chimie à Paris était lancé jeudi 20 octobre 2016 le " Collectif Seniors ".
" Cette problématique des personnes âgées est une question à part entière, explique Marine Le Pen. Elle mérite une attention particulière car l'augmentation de l'espérance de vie n'est pas synonyme d'augmentation de la vie en bonne santé. (...) Le vieillissement de la population n'est pas une malédiction. Il faut développer la silver économie et créer un lien entre des générations qui se parlent et se voient moins ".
Présidé par Jocelyne Montesi, ancienne aide soignante en EHPAD, aujourd'hui adjointe au maire de Fréjus et déléguée aux seniors au sein du CCAS, le collectif ambitionne de partir " sur les routes de France " à la rencontre des personnes âgées, recueillir leurs besoins, et réfléchir à des propositions qui seront ensuite intégrées au programme de Marine Le Pen.
" Notre société est en déni de vieillesse (...). Et la loi ASV est incomplète ", explique Jocelyne Montesi. " Nous voulons des solutions à la source en impliquant les anciens, faire une politique de proximité. (...) Nous avons besoin des aînés pour connaître notre passé et bâtir notre avenir. "
Après cette déclaration d'intention, plusieurs tables-rondes se sont succédées, listant les pistes de réflexion qui seront explorées au sein du collectif. Parmi elles, réaliser des bilans de santé tous les deux ans à domicile, mieux rembourser les soins dentaires, équiper toutes les personnes âgées de médaillons ou de montres de téléassistance, organiser des réunions dans les mairies pour permettre aux âgés d'entretenir leur mémoire, créer des équipes de volontaires en service civique pour lutter contre l'isolement des personnes âgées, développer les centres Alzheimer et l'habitat intergénérationnel, créer un diplôme d'aide-soignante pour travailler en maisons médicalisées... ".
Si toutes ces intentions sont bien sûr louables, on peut s'interroger sur la nécessité de toujours tout réinventer. Car ce qui est suggéré ici existe déjà...
Le dispositif Monalisa par exemple, qui implique et réunit des associations de tous bords, est aujourd'hui bien implanté sur le territoire et répond précisément à cette problématique de lutte contre l'isolement.
La démarche est intéressante. On peut regretter toutefois que tous les sujets soient mélangés et abordés avec approximation, sans se soucier des initiatives développées sur le terrain pour favoriser les bonnes pratiques et améliorer le quotidien des plus âgés.