Jean Francois Pottier et son frère Benoit ont créé en 2003 le groupe SGMR Ouest, avec une vision patrimoniale et pragmatique.
Un Ehpad est une activité qui se commercialise
Il y a deux sociétés SGMR. La première porte l'enseigne Les Opallines et se déploie à l'Est d'une diagonale Lille-Perpignan. Elle est détenue par deux oncles de Jean françois Pottier. L'autre, SGMR Ouest, porte l'enseigne Les Jardins d'Iroise.
Son modèle économique est simple :
«Je préfère avoir moins d'Ehpad et détenir les immobiliers car cela nous permet de maîtriser nos charges. Si le loyer augmente trop, la prise en charge et le taux de remplissage se dégradent. Ensuite les banques ne vous prêtent plus».
Nous cherchons à être détenteurs de nos immobiliers car la dimension patrimoniale est importante et nous formons déjà la 3ème génération (mes enfants, ceux de mon frère, ceux de mes oncles) à reprendre l'entreprise - du moins ceux qui seront capables et qui auront l'énergie et l'envie,.
Il y a deux groupes différents ou un même groupe sous deux entités ?
Mes oncles sont actionnaires à 50% de SGMR Les Opallines qui fédèrent 43 Ehpad. Mon frère et moi, avec ces deux oncles, avons créé SGMR Ouest (Les Jardins d'Iroise) en 2003 dans le même état d'esprit, et avec la reprise d'un premier établissement en 2005. Notre double organisation a racheté 20 établissements en 2013 au groupe IGH. Aujourd'hui SGMR Ouest comprend 17 EHPAD.
Nous avons eu un parcours personnel en dehors de cette activité, mon frère Benoit dans le marketing et la vente, et moi-même comme directeur d'une filiale d'un grand groupe du CAC 40.
Un Ehpad est une activité qui se commercialise : il faut dire ce que l'on fait de bien, aller le vendre et tisser un réseau de proximité. Nous nous déplaçons, nous invitons, nous allons vendre nous-mêmes - le mot n'est pas sale. Nous avons repris un établissement, précurseur en son temps, créé par deux médecins, mais qui avait un taux de remplissage catastrophique. Parce que commercialiser les places est un vrai métier. Les directrices que nous recrutons, que nous formons, ont des profils très divers. Ils doivent avoir l'envie et un axe de savoir faire, soit le management soit le commercial, ou un mix des deux qui permette ensuite de créer cette proximité avec les personnes âgées, avec les familles, avec l'environnement (assistantes sociales, services hospitaliers, CCAS, Conseil Général ou les ARS, etc).
Chez nous chaque directeur est un responsable multifacettes, chargé de créer une relation de confiance et de responsabilité.
Vous ne faites pas dans la résidence service ou le service à domicile ?
Je ne crois pas à la résidence services. Notre métier est l'accueil des personnes âgées dépendantes. Mais nous développons des plateformes de services gérontologiques parce que nos établissements sont souvent à la campagne. La cuisine est faite en interne et nous proposons nos menus aux personnes âgées à domicile, en liaison froide. De même pour le service du linge, le bricolage et le gardiennage à distance. Ce sont des services qui valorisent les savoir faire des Jardins d'Iroise.