Le tribunal correctionnel de Rodez jugeait le 18 février un ancien directeur d'EHPAD du Sud-Aveyron pour des faits de harcèlement moral.
Un ex-directeur d'EHPAD accusé de harcèlement
Les faits remontent à la période du 1er janvier 2009 au 13 Septembre 2011 et concernent plusieurs employés de l'EHPAD. 6 des 13 victimes se sont portées partie civile. Que reprochent-elles à leur ancien employeur ? Essentiellement des changement d'horaires sans préavis, des ordres aussitôt annulés, des tâches qui ne correspondent pas aux postes des agents, un temps de travail diminué, etc. L'ex-directeur nie tout.
Une des victimes est une ergothérapeute qui n'a fait qu'un cours séjour dans l'établissement puisqu'au bout de 3 mois et demie elle a été licenciée. Peu après sa prise de poste elle raconte qu'on lui a enlevé une aide-soignante, professionnelle dont elle avait absolument besoin pour continuer à s'occuper correctement des personnes très vulnérables dont elle avait la charge, et une deuxième aide-soignante a aussi été envoyée dans un autre service pour pallier les sous-effectifs. Restée seule avec ses patients il lui était difficile de faire face et de bien s'occuper de tous les résidents.
Ses heures supplémentaires n'étaient pas non plus payées.
D'autres plaignantes racontent un harcèlement quotidien : soupçons de vol, mises à l'écart, accusations d'inefficience, mise au placard, la liste est longue des pressions diverses exercées par le directeur poussant ses employées à la démission.
Le directeur s'est défendu en invoquant les nécessités du service.
Bien que les cas de harcèlement soient difficiles à juger, le procureur a jugé qu'il s'agissait de faits d'une "atteinte manifeste aux droits voire à la dignité".
Les plaignants demandent 130 000€ de dommages et intérêts. Le procureur a requis 1000€ d'amende. Délibéré le 1er avril prochain.