" Du lait cru, cela change tout en cuisine ! "
Un gestionnaire aux fourneaux
Bernard Deburge qui officie dans les cuisines la Maison de retraite du Marillais (Maine-et-Loire), a un CV particulièrement intéressant. En 1986, doté d'un BTH Hôtellerie, le " ch'ti " - aidé de son épouse - sera d'abord directeur d'hôtel Grill Campanile et ce de part et d'autre de la France : Dunkerque, Nîmes, Tarbes, Maubeuge,... Au bout de dix ans, il est tant de changer. " Les horaires étaient très chargés et nous ne voulions plus vivre dans une chambre d'hôtel, confie Bernard Deburge. Mais l'expérience a été très formatrice : j'ai appris la gestion, les achats, le management,..." Le couple dirige alors pendant six ans un hôtel indépendant à Quimper. L'achat prévu ne pourra pas se faire mais peu importe, l'homme est mobile et adaptable. Il envoie des candidatures spontanées un peu partout.
Une bonne aubaine pour l'EHPAD du Marillais, dont le cuisinier va partir à la retraite... et pour l'ex-directeur d'hôtel qui découvre un nouvel univers ! " Ici, c'est la cuisine-plaisir, explique ce professionnel de 46 ans. Il faut faire ce que les résidents aiment car manger est un des derniers plaisirs qu'il leur reste. J'essaie de leur faire découvrir des choses nouvelles comme les poissons au beurre rouge ou les omelettes norvégiennes maison, le tout avec de bons produits." L'homme privilégie les produits frais et c'est auprès d'un GAEC voisin - et agréé bien sûr - qu'il se procure le lait. " Du lait cru, cela change tout en cuisine ! " s'exclame-t-il. De même les vignerons locaux et le boulanger tout proche font partie de ses fournisseurs habituels.
La mayonnaise a donc bien pris et après deux ans dans ses nouvelles fonctions, Bernard ne regrette rien de son passé hôtelier. D'autant que son métier va encore changer... " Je vais bientôt avoir une équipe à gérer, précise le cuisinier. Les capacités d'hébergement vont passer de 40 à 80 résidents." Lesquels, on peut en être sûr, seront traités aux petits oignons.