L'Ehpad La Madeleine de Bergerac expérimente un Pasa de soir dont le programme « Équinoxe » vise à prévenir les angoisses nocturnes des résidents Alzheimer.
Un Pasa pour lutter contre le syndrome du coucher de soleil
Fin de journée en Ehpad. Les résidents atteints de troubles cognitifs, de maladies neurodégénératives s'angoissent, s'agitent... Cette aggravation des symptômes psycho-comportementaux est bien connue, les gériatres l'appellent « syndrome du coucher de soleil » (sundowning syndrom). C'est ce moment charnière que cible l'Ehpad associatif La Madeleine, à Bergerac en Dordogne, avec le Pôle d'activités et de soins adaptés (Pasa) de soir qu'il expérimente depuis mai 2023. Objectif ? Prévenir les angoisses nocturnes et leur cortège d'effets la nuit : cris, déambulations, chutes, ouvertures intempestives de portes, réactions agressives... et perturbations en chaîne des autres résidents. « Le phénomène s'amplifie, les équipes de nuit nous alertent depuis plusieurs années sur le nombre exponentiel de résidents concernés, explique Sylvain Connangle, directeur de ce très important établissement de 211 lits répartis en 8 lieux de vie différents. Nous avons déjà un Pasa de jour de 14 places qui fonctionne très bien avec de bons résultats, d'où notre candidature pour ce Pasa de soir auprès de l'agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. »
« À nous de faire nos preuves »
Le Pasa du soir et son programme expérimental Équinoxe sont dotés d'un budget de 120 000 euros par an sur trois ans, dans le cadre d'un crédit non renouvelable régional - « à nous de faire nos preuves », challenge le directeur. Deux postes d'aides-soignantes ont été créés et dédiés au pôle qui accueille cinq fois par semaine de 16 h 30 à 22 h 30 des petits groupes de 8 résidents à raison d'une, deux ou trois fois par semaine pendant un mois, deux, ou plus. Ateliers de cuisine, jeux de société, chant, exercices de motricité, et même yoga-thérapie, soins esthétiques... les activités proposées privilégient une approche personnalisée ; sous la houlette de la psychomotricienne, Émeline Deschamps.
Moins de chutes, baisse des psychotropes, les résultats sur quelques mois sont déjà encourageants : « nous cochons déjà beaucoup de cases dans le triptyque que nous nous sommes fixé : l'apaisement des résidents anxieux, le bien-être des autres résidents et la qualité de vie au travail de nos équipes de nuit », assure Sylvain Connangle. Une première évaluation de l'ARS en juin devrait les objectiver.