Des résidents pour lesquels le risque lié au médicament est maîtrisé, un pharmacien consciencieux, un robot et des sachets nominatifs par prise, des soignants impliqués... l'ordonnance sécurité tient en quatre lignes.
Un robot aux petits soins
Début 2011, arrivant à l'Ehpad Les jardins d'automne d'Aix-Noulette (Pas-de-Calais), la nouvelle directrice, Laurence Deswarte, avait un projet : sécuriser la distribution du médicament avec un système PDA (préparation des doses à administrer). « Pour choisir mon pharmacien, j'ai défini cinq critères, explique-t-elle. Proximité, jour de livraison et délai de réponse, système de conditionnement, matériel mis à disposition (chariot), accompagnement en pharmaco-vigilance. » Le choix se porte sur l'officine de M. et Mme Angenault, à Bully-les-Mines. Ils utilisent le système Robotik Techonolgy qui produit, pour chaque résident, un ruban de sachets-doses (voir encadré). La pharmacie est à cinq minutes de voiture de l'établissement et s'engage à livrer deux fois par semaine. Toutefois les soignants sont un peu anxieux. « Il a fallu une période d'adaptation et les pharmaciens ont été d'une grande aide, reconnaît Laurence Deswarte. Ils sont venus aux réunions, ont expliqué le fonctionnement et les avantages de la nouvelle organisation. Les médecins-traitants et le Conseil de la vie sociale ont été également informés. Certains résidents sont même allés voir le robot à la pharmacie.» Six mois après la mise en place, le pari est gagné : sécurité, qualité, hygiène - pas d'intervention manuelle dans la préparation_ et gain de temps.
Suivre les consommations de médicaments
La réussite ne repose pas que sur la PDA et le pharmacien. « C'est une remise en question des pratiques, insiste la directrice. Nous avons changé l'organisation des petits-déjeuners, mis de la rigueur dans l'ordre de distribution, incité les soignants à bien exprimer leurs besoins... Il reste encore des points à améliorer, par exemple autour du changement de traitement.»
De son côté la pharmaco-vigilance fait son entrée. Le pharmacien a déjà repéré des incompatibilités dans certains traitements et en a informé les médecins traitants. Mieux, l'établissement dispose désormais de statistiques et va pouvoir suivre précisément les consommations de médicaments. « C'était mon exigence...», rappelle Laurence Deswarte. L'année 2013 devrait répondre à sa demande.
* DomusVi - 80 résidents - GMP 805