Groupement d'intérêt public, le Resah propose de mutualiser et professionnaliser les achats des établissements médico-sociaux, à l'image du travail réalisé dans le secteur sanitaire, notamment depuis la mise en place des GHT. Pour permettre à tous les EHPAD publics de bénéficier de ses marchés, il a décidé d'ouvrir sa centrale d'achat au niveau national et publie sa feuille de route 2017. Entretien avec Dominique Legouge, Directeur du Resah.
Une centrale d'achat au service des établissements médico-sociaux publics
La pression financière exercée sur les établissements publics ou privés non lucratifs, quel que soit le financeur (Conseil général pour l'APA, sécurité sociale pour les soins, reste à charge pour les familles) est aujourd'hui telle que la baisse des coûts de fonctionnement devient pour tous une priorité. La fonction achat, qui est d'autant mieux gérée qu'elle est mutualisée, apparaît comme le premier levier.
Le Resah, dans sa feuille de route 2017, a affiché une volonté de prendre en compte les besoins spécifiques du secteur médico-social. Il s'agit d'aider les EHPAD à :
Rationaliser et baisser leurs coûts
Trois domaines à fort impact ont été identifiés. Il s'agit du circuit du médicament et des dispositifs médicaux (par les robots et la différenciation) ; du gaspillage alimentaire dans la restauration car tout ce qui n'est pas consommé révèle une inadéquation aux besoins, un dysfonctionnement de la fonction restauration et représente dès lors une économie potentielle intelligente; enfin le secteur de l'énergie car les bâtiments d'hébergement sont énergivores (climatisation, chauffage, éclairage). L'idée est d'aider les établissements à assurer une meilleure maintenance pour réduire les coûts.
Réduire l'absentéisme et améliorer les conditions de travail
Le personnel des maisons de retraite évolue dans un environnement qui n'est pas toujours adapté entraînant des troubles musculo-squelettiques ou une charge mentale très lourde. L'idée est de créer via la fonction achat un environnement de travail plus favorable à la réduction de ces troubles et des causes d'absentéisme potentielles. La société DLM, dont le siège social est à Nîmes, fabrique par exemple du mobilier spécifique pour le secteur des personnes âgées qui avec des systèmes innovants rend les résidents plus autonomes, diminue la charge portée par le personnel pour tout ce qui est tables, fauteuils, levée de personnes... Le fait de diminuer les causes de traumatismes musculaires est de nature à aider le personnel dans son travail quotidien. « Nous sommes en train de créer une offre spécifiquement dédiée aux établissements médico-sociaux, ajoute Dominique Legouge. « Nous allons aussi les inciter chaque fois qu'ils le peuvent à développer des politiques de groupe. Nous sommes par exemple partenaire du GCSMS, Groupement de coopération sanitaire et médico-social de l'Essonne, qui rassemble 10 maisons de retraite. Souvent on lui fait tester les innovations pour vérifier qu'elles correspondent bien aux besoins. »
Développer le numérique
L'innovation est essentielle. Le 12 décembre ont d'ailleurs été signé des contrats entre le ministère en charge des personnes âgées et celui de l'industrie. Le Resah sera chargé à travers France Silver Économie d'animer le réseau d'achats publics.
En parallèle de sa centrale d'achats, le Resah propose une action d'aide à la professionnalisation de la gestion, par la mise en réseau et la création de clubs d'appui à la performance dédiée à des thématiques diverses. De quoi développer les bonnes pratiques et la mutualisation.