Aurore Bergé, ministre des solidarités et des Familles, l'a annoncé devant l'Ajis. Elle présentera sa feuille de route le 17 novembre.
Une feuille de route pour le 17 novembre !
C'est lors d'un rendez vous organisé par l'association des journalistes de la presse sociale (AJIS), le vendredi 20 octobre, qu'Aurore Bergé a enfin délivré une date pour la présentation de sa feuille de route, interministérielle.
Promise en vain par Jean-Christophe Combe, cette feuille de route devrait, selon Aurore Bergé, permettre de poser un cadre clair, « se mettre à niveau et adapter notre société au vieillissement ». Il s'agit ainsi de savoir « comment on adapte nos villes, nos transports », nos droits culturels, nos loisirs, nos sports... comment on fait respecter le droit commun, comment enfin on développe un service départemental de l'autonomie accessible à tous les publics, même si cette question de l'adaptation au vieillissement est bien plus vaste et ne peut se limiter au médico-social ou au sanitaire. « En 2030, vous aurez plus de personnes de plus de 65 ans que de moins de 15 ans » a-t-elle ajouté, « ce qui est quand même un basculement assez majeur à l'échelle de notre société ». « Tous les ministères, tous les opérateurs de l'État » sont concernés.
Un avenir pour la PPL
Le volet sociétal du projet se retrouvera notamment dans la proposition de loi bien vieillir (PPL), qui devrait revenir dans l'hémicycle dans la semaine du 20 novembre, confirme la ministre, qui se réjouit qu'un amendement sur 5 ait déjà été adopté. « Le texte correspond à des attentes fortes », notamment sur le traitement des aides à domicile, la création d'une carte professionnelle, dont on ne sait toujours pas comment elle sera financée, le déploiement d'Icope pour repérer les fragilités, la question du signalement des maltraitances...
La pénurie de professionnels : l'urgence absolue
La ministre ne s'en cache pas, « l'ensemble des champs de mon ministère » est touché par une pénurie de professionnels. « La pénurie engendre de la pénurie et de la perte de sens », indique la ministre qui continue de poser la question du taux d'encadrement. « Faut-il fixer un taux d'encadrement dans la loi en fonction des publics (...) accueillis, (...) des structures qui les accueillent ? ». Une question qui en cascade souligne celle de l'engagement croisé de l'État et des collectivités locales.
Pour un pilotage de l'autonomie
Consciente que les dispositifs sont appliqués de manière disparate et différenciée sur les territoires, la ministre souhaite engager une démarche de contractualisation avec les départements, pour que « chacun prenne sa part ». Elle entend ainsi proposer une feuille de route par département et des lignes directrices communes. « Le département est le bon échelon de proximité » précise-t-elle tout en soulignant qu'elle a déjà demandé une simulation claire, département par département, afin de connaître précisément la situation immobilière, économique, le nombre d'Ehpad, de résidences autonomie et de services à domicile de chaque département. L'idée serait d'offrir une prime à ceux qui s'engagent car « plus les départements s'engagent, plus ils sont fragiles, et ont besoin qu'on les aide ».
« La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) est pour moi le bon outil », indique la ministre. « Même si aujourd'hui elle n'est pas utilisée comme outil de pilotage. Sa fonction est illisible pour les départements ». D'ailleurs, la ministre entend réviser les fonds de concours, dès 2024, afin de les réduire en nombre mais de les rendre « beaucoup plus lisibles ».
Convaincue qu'il est urgent d'agir, Aurore Bergé insiste pour qu'État et départements « travaillent en partenaires ». La confusion « n'est pas possible car ce sont les usagers et les professionnels qui trinquent ».