Une maison de retraite refuse l'accès à un médecin venu pratiquer une euthanasie
Une maison de repos catholique de Diest en Belgique (Sint-Augustinus) a refusé l'accès à un médecin venu pratiquer une euthanasie sur une résidente en fin de vie. Cette résidente de 74 ans, en phase terminale d'un cancer métastasique avait formulé une demande d'euthanasie en 2011 et avait suivi la procédure requise. La réponse positive avait été formulée six mois après. La maison de retraite a toutefois refusé l'accès au médecin dans ses murs et la résidente a dû être transportée à domicile afin que ses dernières volontés soient exécutées.
Depuis, la famille a attaqué la maison de repos qui a été accusée d'avoir accentué les souffrances de la résidente. Le tribunal civil de Louvain a été saisi. Le médecin invoquera-t-il l'objection de conscience ?
Le 28 décembre, le primat de Belgique, Jozef De Kesel avait déclaré à la presse que les hôpitaux catholiques avaient le droit de refuser de pratiquer l'euthanasie, propos qui avaient soulevé une tempête médiatique. Le président de la Commission fédérale Euthanasie a répliqué en estimant qu'une institution publique de soins n'a pas à avoir son propre point de vue moral.
Un rapport parlementaire belge concernant un projet de loi relatif à l'euthanasie déclare que "les établissements de soins auront, après l'entrée en vigueur de la loi en projet, la possibilité de refuser de collaborer à la pratique de l'euthanasie et que dès lors, les établissements pourront également choisir de ne pas pratiquer l'euthanasie pour des raisons de principe". La loi se limite à dépénaliser l'euthanasie et à permettre aux médecins de l'effectuer conformément à la loi.
Rappel :
En France l'Assemblée nationale a adopté les 10 et 11 mars 2015 un droit à une "sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour certains malades et dans le cadre d'un établissement de soins. Il n'y a donc pas de droit à l'euthanasie.