Les principales fédérations et organisations du secteur ont organisé une nouvelle mobilisation le 24 septembre pour réclamer, ensemble, des moyens d'urgence dans un contexte critique.
Une « union sacrée » pour améliorer l'accompagnement du Grand Age
C'est avec « solennité » que Jean-Pierre Riso, président de la Fnadepa, a ouvert ce mardi 24 septembre la 3e édition de la mobilisation nationale « Les Vieux méritent mieux ! ». Un appel mené avec la « volonté affirmée de mobiliser tous les acteurs concernés par les politiques du grand âge » affirme-t-il. Selon les estimations de la Fnadepa, plus de 40 000 personnes (familles, résidents, aidants) ont participé devant les établissements et services pour personnes âgées à porter la cause des personnes âgées. Ce mouvement a été relayé par les réseaux sociaux, avec le hashtag #UrgenceGrandAge.
Aujourd'hui, 18 fédérations et associations du grand âge[1] pointent du doigt une situation inchangée et dénoncent l'abandon d'un secteur au bord de l'asphyxie. Une « union sacrée », a souligné Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa, pour réclamer, une nouvelle fois, une loi systémique, des fonds d'urgence, et un engagement politique fort.
Un appel au nouveau Gouvernement
Face à cette situation « critique inédite », les 18 organisations ont constitué un « socle commun », adressé au Gouvernement. Ensemble, elles demandent un fonds d'urgence de 1,4 milliard d'euros, qui permettrait de combler les déficits accumulés et d'assurer la survie des structures les plus en difficulté. « 71 % des établissements adhérents sont en déficit, avec une moyenne de 156 600 euros par structure » a répété, alarmé, Jean-Pierre Riso, selon l'enquête « RH et finances » de la FNADEPA, réalisée en septembre 2024 auprès de 1 600 adhérents.
Elles insistent sur la nécessité d'une politique volontariste visant à renforcer l'attractivité des métiers du grand âge. Cela passe par la création de nouveaux postes, la revalorisation des salaires et des conditions de travail, ainsi qu'une meilleure formation des professionnels. 64 % des établissements et services manquent de professionnels (Enquête « RH et finances », septembre 2024).
Les fédérations appellent enfin à une réforme structurelle en profondeur via la loi de programmation annoncée pour fin 2024. Cette réforme devrait instaurer un taux d'encadrement minimum en Ehpad, avec 8 équivalents temps plein (ETP) pour 10 résidents.
Il devient crucial de revoir la tarification des services à domicile afin qu'elle reflète les coûts réels de fonctionnement. Quant aux charges des établissements, elles doivent être indexées sur l'inflation.
Enfin dans un communiqué, elles demandent de rendre (de nouveau) opposables les évolutions du statut de la fonction publique et les accords votés dans le cadre des conventions collectives, insistant sur la nécessité de diminuer le reste à charge des personnes accueillies par le financement de nouvelles charges par l'assurance maladie.
[1] Fnadepa, Fnaqpa, FHF, Fehap, Synerpa, Nexem, AD-PA, CNDEPAH, Gepso, Uniopss, Unccas, UNA, Adédom, Fesp, Fnaafp/CSF, Unassi, Les Petits frères des pauvres, Fnapaef