Le Groupe SOS, entreprise sociale, poursuit sa route avec dynamisme. Le secteur du grand âge n'échappe pas aux ambitions de Jean-Marc Borello, lequel déborde d'idées pour perfectionner les dispositifs existants.
Une valeur qui monte
10 000 salariés, 560 millions de chiffre d'affaires et 25 % de croissance annuelle, 300 établissements, 18 régions d'implantation en France, présence dans 20 pays... Avec Jean-Marc Borello, le secteur du privé non lucratif prend de nouvelles couleurs. « Le Groupe SOS est un groupe privé non lucratif, revendique le fondateur et président du directoire. Aussi, comme tout groupe, nous parlons perspectives, stratégie, diversification et gestion des coûts. »
Force d'attraction
Après l'insertion, la petite enfance, le conseil en développement durable, la gestion d'hôpitaux, la finance solidaire, le groupe s'intéresse depuis 2011 à la prise en charge et l'accueil de personnes âgées. Il compte aujourd'hui 46 EHPAD. « Le secteur suivra le mode de développement du groupe, explique Jean-Marc Borello, avec une croissance également répartie entre croissance organique et croissance externe. Nous ouvrons deux à trois EHPAD par an. En parallèle, nous intégrons des établissements dont la taille est insuffisante pour survivre. » Alors que les appels à projets pour des EHPAD ne sont plus à l'ordre du jour, l'équilibre peut-il tenir ? « Oui, répond l'entrepreneur social, car nous récupérons les autorisations des structures que nous avons intégrées. » Fort de son positionnement unique, le Groupe SOS ne prospecte pas. De nombreux EHPAD non lucratifs viennent d'eux-mêmes dans son giron.
S'il connaît le secteur de l'aide à domicile, pour avoir accompagné les personnes atteintes du VIH/Sida, le groupe se limite pour le grand âge aux SSIAD (Services de soins infirmiers à domicile), à la HAD (Hospitalisation à domicile) et au portage de repas. « Actuellement la convention collective 51 génère des faillites d'associations des services à domicile et de la précarité pour les salariés, résume Jean-Marc Borello. Face à cette impasse réglementaire, nous recherchons un modèle économique viable. En attendant, le groupe pourrait s'intéresser aux résidences pour personnes âgées qui constituent une solution intermédiaire entre le domicile et l'EHPAD, sous réserve de proposer comme toujours des services accessibles à tous. La faiblesse des revenus des personnes âgées est un véritable problème. »
Sortir du modèle standard
De la loi sur l'Autonomie, l'homme attend d'abord une modification du modèle économique de l'EHPAD. « Actuellement, les établissements sont trop souvent soit 100 % habilités à l'aide sociale, soit pas habilités du tout, argumente-t-il. Il y a des EHPAD haut de gamme - qui ont des places vides ! - et des EHPAD "low cost"... Ce modèle ne nous convient pas. Il faut sortir du lit agréé et aller vers une facturation selon les revenus de la personne. Cette logique économique solidaire est pratiquée par les crèches du Groupe SOS », Jean-Marc Borello souhaiterait aussi que l'avis des usagers soit davantage pris en compte. «?La personne âgée est plus souvent objet que sujet, regrette-t-il. Pourtant même l'avis d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer devrait être recueilli. Nous y arrivons bien avec les personnes en situation de handicap mental. » Là encore, la polyvalence du groupe pourrait être source de créativité.