Anticiper la perte d'autonomie pour faciliter le maintien à domicile est devenu l'enjeu de la prochaine décennie. Pour ce faire, des accompagnements et des aides financières existent. Explications.
Vieillir à domicile, l'enjeu de la prévention
Si 85% des français disent vouloir vieillir chez eux, selon une enquête réalisée par l'Ifop en 2019, force est de constater que les logements ne sont pas prêts et que la transition domiciliaire a besoin d'anticipation. C'est ainsi que vient tout juste d'être lancée, au 1er janvier 2024, ledispositif MaPrimeAdapt', qui entend soutenir les seniors dans la rénovation etl'adaptation de leur logement. L'objectif est ambitieux puisqu'il fixe à 680000 le nombre de logements àadapter d'ici2032.Une ambition gouvernementaleCe dispositif MaPrimeAdapt' figure parmi les politiques prioritaires duGouvernement (PPG) arrêtées enaoût 2022. Il fait également partie des annonces du Conseil national de la refondation Logement, du Conseil national de la refondation Bien Vieillir et de la Conférence nationale du handicap 2023. Comme l'a indiqué Astrid Panosyan-Bouvet (députée Renaissance) lors du colloque organisé à l'Assemblée nationale par France Silver Eco le 9novembre dernier, MaPrimeAdapt' est une innovation capitale. C'est «la fin du cloisonnement dans la manière dont on imagine et met en oeuvre les politiques publiques». Un point de vue partagé par Annie Vidal, députée Renaissance de Seine Maritime, pour qui «ce programme devra intégrer dans sa réflexion globale sur les logements, l'accessibilité aux transports, aux commerces de proximité, à la vie sociale. Il devra aussi lutter contre les passoires thermiques...». MaPrimeAdapt' doit en effet répondre aux problématiques de «l'hiver comme à celles de l'été», précise-t-elle devant une assemblée de spécialistes, et fédérer l'ensemble des acteurs.Aujourd'hui, le chantier est immense. Seuls «6% des lieux de vie sont adaptés», précise Agnès Firmin-Le Bodo, ministre de la santé et de la prévention, déléguée à l'Organisation territoriale et aux professions de santé. «C'est bien trop peu par rapport aux enjeux. On enregistre encore 12000 chutes mortelles chaque année. Or, des petites adaptations pourraient sauver des vies ...