Selon une étude de l'Institut des politiques publiques, à l'horizon 2040, la dépense d'APA augmenterait de 80 % pour atteindre environ 10,7 milliards d'euros et même 12,4 milliards si les plans d'aide à domicile notifiés ne sont plus sous-exécutés.
Virage domiciliaire : des besoins et des coûts considérables
Le pôle santé-autonomie de l'Institut des politiques publiques (IPP) publie une nouvelle note dédiée aux enjeux du virage domiciliaire, avec plusieurs scénarios d'évolution des dépenses publiques.
Les résultats clés :
- Face aux prévisions d'évolution du nombre de personnes âgées dépendantes et dans l'optique d'un « virage domiciliaire », les effectifs d'aides professionnelles nécessaires à la prise en charge de la perte d'autonomie à domicile devraient augmenter de 42 % d'ici à 2040 par rapport à 2020. Ils se répartissent en 40 800 ETP supplémentaires d'aides à domicile en Saad, 43 700 ETP supplémentaires d'infirmières libérales, 49 900 places supplémentaires en Ssiad et 3 800 places supplémentaires en HAD par rapport à 2020.
- À politique publique de prise en charge inchangée, l'augmentation du nombre de bénéficiaires de l'APA conduirait à une hausse de 30 % des dépenses totales d'APA entre 2020 et 2040. Mais le « virage domiciliaire » signifie que vivront à domicile des personnes aux besoins plus importants qu'aujourd'hui : il nécessitera des revalorisations des salaires pour permettre le recrutement de professionnels. En intégrant ces changements, la dépense totale d'APA augmenterait de 4,8 milliards d'euros d'ici à 2040, soit 80 % par rapport à 2020 (en euros réels) ;
- Ces nouveaux besoins pourraient également se traduire par une diminution de la sous-exécution des plans d'aide d'APA notifiés. En supposant que les plans d'aide notifiés sont exécutés en totalité, les dépenses d'APA pourraient quasiment doubler entre 2020 et 2040 pour atteindre 12,4 milliards d'euros ;
- A l'horizon 2040, une politique d'accompagnement du virage domiciliaire de ce type coûterait 4,6 milliards d'euros de plus que celle à prise en charge inchangée, soit 60 % de plus.
Selon l'étude de l'IPP, sous l'hypothèse de revalorisations salariales et d'une augmentation des plafonds d'aide, la dépense d'APA augmenterait alors de 80 % par rapport à la dépense actuelle pour atteindre environ 10,7 milliards d'euros en 2040. Dans le cadre d'une politique plus ambitieuse qui, en plus des revalorisations salariales, supposerait une absence de sous-exécution des plans d'aide à domicile notifiés, la dépense totale d'APA serait de 12,4 milliards d'euros en 2040.