En reprenant les EHPAD du groupe FIDES en 2014, le groupe Vivalto et ses partenaires ont créé une filiale dédiée à la gestion des maisons de retraite médicalisées reprises. Guillaume Raoux, directeur de Vivalto Vie nous explique les raisons de cet investissement et les intentions du groupe.
Vivalto Vie, des EHPAD en milieu rural à prix modéré
Qui est à l'origine de Vivalto Vie ?
Le groupe Vivalto est la société créée par Daniel et Brigitte Caille en 2007 avec l'idée d'investir dans le secteur de la santé. Daniel Caille est la personne qui avait créé la Générale de Santé. En 2009, Vivalto s'est associé avec des investisseurs institutionnels (BNP Développement, Arkéa, Parquest et Omnes) pour reprendre des cliniques et créer Vivalto Santé. Dans un second temps nous avons acheté le groupe Fides en nous entourant d'autres actionnaires, comme Azulis Capital, pour les gérer dans Vivalto Vie. Vivalto Santé et Vivalto Vie sont deux entités séparées qui ont comme point commun la gestion par le groupe Vivalto et Daniel Caille.
Est-ce qu'il n'est pas un peu tard d'investir dans ce secteur qui est déjà fortement concentré ?
La demande explose pour le placement des personnes en EHPAD, c'est un secteur qui est très concentré sur le haut de gamme mais pas sur la gamme moyenne. Ce qui nous intéressait chez FIDES c'est que nous ne rentrions pas en compétition avec Korian ou Orpéa, des groupes qui ont des prix de journée élevés. Ils n'avaient pas trop regardé FIDES qui est un groupe rural avec une incidence foncière bien inférieure comparée aux établissements situés en centre ville, ce qui nous permet de pratiquer des prix de journée proches de ceux du secteur public, en moyenne autour de 60€/jour. Ce qui nous a séduit c'est d'avoir des établissements en milieu rural, avec des prix abordables, proches des gens.
Vous avez combien d'établissements actuellement ?
Nous avons 11 établissements. L'équipe de gestion qui était propriétaire du groupe était composée de deux institutionnels et deux frères: Loic Perrot et Luc Neyme. Ces derniers géraient ensemble. Luc Neyme reste dans Vivalto Vie comme directeur des exploitations, et son frère Loic Perrot va nous assister sur le développement, l'idée étant de nous servir de Fides comme base pour pouvoir nous développer si possible dans la région (entre Angoulême et Poitiers). L'objectif est de doubler de taille d'ici cinq ans. Actuellement notre chiffre d'affaires tourne autour de 25 millions d'euros.
La taille optimum des groupes n'est-elle pas plutôt autour de 150 établissements ?
Je ne suis pas d'accord avec cette idée car nous avons des établissements en Belgique avec des prix de journée assez faibles et des maisons de 50 à 60 lits qui sont tout à fait rentables. Ce sont les gros groupes qui ont lancé cette idée que les maisons de retraite n'étaient pas rentables car ils visent des rentabilités de 30%. C'est vrai que gérer une maison seule de 50 lits, c'est difficile car le gestionnaire n'a pas de pouvoir de négociation fort face aux fournisseurs. Mais quand on a une maison de 55 lits à l'intérieur d'un groupe on arrive à avoir une bonne rentabilité (22% avant paiement du loyer dans notre cas). Nous n'aurons pas une rentabilité de 30% mais nous apporterons une réponse à des gens qui n'ont pas forcément beaucoup d'argent mais qui ont la nécessité d'être en établissement. Nous ne voulons pas changer cette orientation, c'est notre marque de fabrique.