Des Ehpad à taille humaine
Yannick Jadot
Yannick Jadot, le candidat écologiste, entend interdire dès la première année « la marchandisation du grand âge » - sans préciser s'il entend par là nationaliser les Ehpad privés commerciaux ou les placer sous tutelle - et réformer « le secteur des Ehpad, qui devront être à taille humaine et dont les pratiques réelles seront contrôlées ». Il propose d'accompagner « les départements, les communes et intercommunalités qui créeront des maisons des aidants », de développer « des lieux de vie intermédiaires entre le domicile et l'Ehpad en encourageant l'émergence de projets coopératifs d'habitat partagé » et de réhausser « l'APA [l'allocation personnalisée d'autonomie, ndlr] pour limiter le reste à charge des personnes âgées précaires ».
Yannick Jadot lie le manque d'attractivité des métiers liés au grand âge « à la difficulté qu'éprouvent ces professionnels à "bien faire leur travail", dans un contexte de manque de moyens et d'intensification des tâches ». Il propose donc de revaloriser salaires, diplômes et parcours professionnels et d'inciter « au développement de la formation sur les thèmes de la bientraitance, du respect de la vie affective et intime, de la prévention de la perte d'autonomie, de l'hygiène, de l'alimentation adaptée au grand âge, de la douleur, de l'iatrogénie médicamenteuse ».
Du côté des personnels intervenant aux domiciles des personnes âgées, il propose d'instaurer un « service à la tournée, le congé en cas de deuil d'un bénéficiaire, et une réunion de travail collectif mensuelle d'une durée d'au moins deux heures par intervenant ». Enfin, il compte parvenir à un « ratio minimal de 0,8 ETP de personnel par résident en Ehpad ».
Interrogé sur la 5e branche, Yannick Jadot appelle à traiter « la perte d'autonomie de manière transversale et [à] combiner des politiques de prévention et de prise en charge. Notamment, les enjeux du grand âge se jouent dès la naissance, pour assurer une vie longue et saine ». La prise en charge des personnes en perte d'autonomie « devra passer par un renforcement des moyens et un mode de financement mutualisé et solidaire qui minimise le reste à charge des familles, et garantit la qualité de l'accompagnement ».